Propos recueillis par L’ODJ Média
Youssef Oukhallou, coordonnateur de la Istiqlal Youth Academy
Q1. Cette réforme électorale a suscité beaucoup de réactions. Comment la percevez-vous, personnellement ?
C’est un tournant attendu. Pour la première fois depuis longtemps, on a une réforme qui peut réellement rompre avec la morosité du paysage politique marocain. On sort des slogans et des promesses creuses : cette fois, il y a un mécanisme concret de renouvellement.
Q2. Vous faites référence au financement à 75 % des campagnes des jeunes candidats. Pourquoi est-ce, selon vous, un levier majeur ?
Parce qu’il change la logique même du jeu politique. Les partis ont désormais un intérêt tangible à intégrer des jeunes dans leurs listes : plus ils en présentent, plus ils bénéficient d’un financement électoral renforcé. C’est un incitatif intelligent et pragmatique. On parle d’un outil de transformation, pas d’un simple vœu pieux.
Q3. Cette réforme profite-t-elle aussi aux jeunes indépendants ?
Absolument. La simplification des candidatures indépendantes est une petite révolution. Elle ouvre un espace inédit pour les jeunes qui veulent s’engager sans passer par les structures partisans classiques. C’est une bouffée d’air frais dans un système souvent verrouillé.
Q4. Vous évoquez souvent un décalage entre la volonté d’engagement des jeunes et l’offre politique existante. À quoi tient-il selon vous ?
À des blocages structurels. Une enquête menée en 2024 par le Youth Policy Center sur 2000 jeunes actifs montre que 81 % souhaitent s’engager politiquement, mais ne trouvent pas de structures accueillantes. Cela signifie que la demande existe, mais que l’offre partisane ne suit pas.
Q5. Les partis politiques ne jouent donc plus leur rôle d’intégration des jeunes ?
Pas suffisamment. Beaucoup de formations restent dirigées par des cercles restreints où la prise de décision est verrouillée. Dans certaines jeunesses partisanes, les responsables ont plus de 40 ans. Comment peuvent-ils comprendre les codes, les aspirations ou même les colères d’une génération qui vit sur TikTok, Reddit ou Discord ? Cette déconnexion alimente une crise de confiance.
Q6. Cette crise de confiance se traduit comment sur le terrain ?
Par un retrait du politique formel. Les jeunes continuent à débattre, à militer, à créer du lien collectif, mais ailleurs : sur les plateformes numériques, dans les espaces citoyens, dans les projets culturels ou environnementaux. L’énergie est là, mais elle se détourne des partis.
Q7. Que doivent faire les partis pour regagner cette jeunesse ?
Ils doivent changer de logiciel. D’abord, reconnaître que le monde a changé. Ensuite, s’ouvrir réellement : partager le pouvoir, déléguer la décision, écouter sans condescendance. Et surtout, signer un pacte éthique clair, où l’engagement des jeunes n’est pas instrumentalisé à chaque élection.
Q8. Vous parlez d’un “pacte éthique”. À quoi ressemblerait-il concrètement ?
Ce serait un engagement moral et politique entre les formations pour garantir le renouvellement des élites, la transparence dans les processus internes et l’accès équitable aux candidatures. Sans cela, le discours sur la jeunesse restera une façade.
Q9. Pensez-vous que la Istiqlal Youth Academy* incarne déjà cette ouverture ?
Nous essayons. Notre travail consiste à former, accompagner et responsabiliser les jeunes dans la réflexion politique. Pas seulement les istiqlaliens, mais toute une génération de citoyens curieux, critiques et désireux d’agir. La politique n’appartient pas aux appareils, elle appartient à ceux qui s’en saisissent.
Q10. En un mot, que diriez-vous à un jeune Marocain qui hésite encore à s’engager ?
Je lui dirais : ce moment t’appartient. La réforme te donne une porte d’entrée, mais c’est à toi de la franchir. Ne laisse pas les mêmes visages écrire ton avenir à ta place. La politique a besoin de ton regard, de ton énergie et de ton courage.
C’est un tournant attendu. Pour la première fois depuis longtemps, on a une réforme qui peut réellement rompre avec la morosité du paysage politique marocain. On sort des slogans et des promesses creuses : cette fois, il y a un mécanisme concret de renouvellement.
Q2. Vous faites référence au financement à 75 % des campagnes des jeunes candidats. Pourquoi est-ce, selon vous, un levier majeur ?
Parce qu’il change la logique même du jeu politique. Les partis ont désormais un intérêt tangible à intégrer des jeunes dans leurs listes : plus ils en présentent, plus ils bénéficient d’un financement électoral renforcé. C’est un incitatif intelligent et pragmatique. On parle d’un outil de transformation, pas d’un simple vœu pieux.
Q3. Cette réforme profite-t-elle aussi aux jeunes indépendants ?
Absolument. La simplification des candidatures indépendantes est une petite révolution. Elle ouvre un espace inédit pour les jeunes qui veulent s’engager sans passer par les structures partisans classiques. C’est une bouffée d’air frais dans un système souvent verrouillé.
Q4. Vous évoquez souvent un décalage entre la volonté d’engagement des jeunes et l’offre politique existante. À quoi tient-il selon vous ?
À des blocages structurels. Une enquête menée en 2024 par le Youth Policy Center sur 2000 jeunes actifs montre que 81 % souhaitent s’engager politiquement, mais ne trouvent pas de structures accueillantes. Cela signifie que la demande existe, mais que l’offre partisane ne suit pas.
Q5. Les partis politiques ne jouent donc plus leur rôle d’intégration des jeunes ?
Pas suffisamment. Beaucoup de formations restent dirigées par des cercles restreints où la prise de décision est verrouillée. Dans certaines jeunesses partisanes, les responsables ont plus de 40 ans. Comment peuvent-ils comprendre les codes, les aspirations ou même les colères d’une génération qui vit sur TikTok, Reddit ou Discord ? Cette déconnexion alimente une crise de confiance.
Q6. Cette crise de confiance se traduit comment sur le terrain ?
Par un retrait du politique formel. Les jeunes continuent à débattre, à militer, à créer du lien collectif, mais ailleurs : sur les plateformes numériques, dans les espaces citoyens, dans les projets culturels ou environnementaux. L’énergie est là, mais elle se détourne des partis.
Q7. Que doivent faire les partis pour regagner cette jeunesse ?
Ils doivent changer de logiciel. D’abord, reconnaître que le monde a changé. Ensuite, s’ouvrir réellement : partager le pouvoir, déléguer la décision, écouter sans condescendance. Et surtout, signer un pacte éthique clair, où l’engagement des jeunes n’est pas instrumentalisé à chaque élection.
Q8. Vous parlez d’un “pacte éthique”. À quoi ressemblerait-il concrètement ?
Ce serait un engagement moral et politique entre les formations pour garantir le renouvellement des élites, la transparence dans les processus internes et l’accès équitable aux candidatures. Sans cela, le discours sur la jeunesse restera une façade.
Q9. Pensez-vous que la Istiqlal Youth Academy* incarne déjà cette ouverture ?
Nous essayons. Notre travail consiste à former, accompagner et responsabiliser les jeunes dans la réflexion politique. Pas seulement les istiqlaliens, mais toute une génération de citoyens curieux, critiques et désireux d’agir. La politique n’appartient pas aux appareils, elle appartient à ceux qui s’en saisissent.
Q10. En un mot, que diriez-vous à un jeune Marocain qui hésite encore à s’engager ?
Je lui dirais : ce moment t’appartient. La réforme te donne une porte d’entrée, mais c’est à toi de la franchir. Ne laisse pas les mêmes visages écrire ton avenir à ta place. La politique a besoin de ton regard, de ton énergie et de ton courage.