Famine dans la bande de Gaza : la situation est au "point de rupture", juge la cheffe du Programme alimentaire mondial


Rédigé par le Vendredi 29 Aout 2025

La bande de Gaza, où sévit selon l'ONU une famine, est arrivée à un "point de rupture".



Des Palestiniens lors d'une distribution de nourriture, dans la bande de Gaza, le 28 août 2025, où l'ONU a officiellement déclaré l'état de famine. (KHAMES ALREFI / ANADOLU / AFP)
La bande de Gaza, où sévit selon l'ONU une famine, est arrivée à un "point de rupture". C'est ce qu'a déclaré la cheffe du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, jeudi 28 août, après une visite sur place.

"J'ai rencontré des enfants qui meurent de faim recevant des traitements pour malnutrition grave, et j'ai vu des photos d'eux quand ils étaient en bonne santé. Ils sont méconnaissables", a déclaré Cindy McCain, jeudi, après une visite sur place.

"J'ai rencontré des enfants qui meurent de faim recevant des traitements pour malnutrition grave, et j'ai vu des photos d'eux quand ils étaient en bonne santé. Ils sont méconnaissables", a raconté la cheffe de cette agence de l'ONU, citée dans un communiqué.

L'ONU a officiellement déclaré la famine à Gaza le 22 août. D'ici fin septembre, 650 000 personnes pourraient en souffrir, et si elle sévit essentiellement dans la zone de Gaza-ville aujourd’hui, elle risque de s'étendre aux deux tiers du territoire, préviennent les Nations unies.

Israël avait exigé, mercredi, le retrait du rapport soutenu par l'ONU déclarant la famine dans l'enclave palestinienne. "Israël exige que l'IPC [Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire] retire immédiatement son rapport fabriqué de toutes pièces", a déclaré le directeur général du ministère des Affaires étrangères d'Israël, Eden Bar Tal. Selon lui, l'IPC, abrité par l'organisation de l'ONU pour l'alimentation (FAO), est "un institut de recherche politisé".
 
L'ONU avait officiellement déclaré une famine à Gaza vendredi 22 août, un "mensonge éhonté" selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement menace de destruction totale la ville de Gaza si le Hamas n'accepte pas la paix à ses conditions.

"C'est une famine, la famine de Gaza", qui "aurait pu être évitée" sans "l'obstruction systématique d'Israël", a déclaré à Genève le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher.

Après des mois d'alertes de l'ONU et d'ONG humanitaires, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) onusien, a confirmé qu'une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza (nord).

Le Hamas a appelé à "une action immédiate de l'ONU" pour stopper la guerre, et "l'ouverture sans restriction des points de passage" en vue de "l'entrée urgente et continue de nourriture, médicaments, eau et carburant".

Selon des experts de l'ONU, plus d'un demi-million de Gazaouis affrontent des conditions "catastrophiques", le niveau de détresse alimentaire le plus élevé de l'IPC, caractérisé par la famine et la mort.

"Scandale moral"

La Croix-Rouge a appelé Israël, en tant que puissance occupante, à "subvenir aux besoins de base" des Palestiniens de Gaza. Londres a dénoncé un "scandale moral".

"Il n'y a pas de famine à Gaza", ont affirmé les Affaires étrangères israéliennes, accusant l'IPC d'avoir pondu "un rapport fabriqué 'sur-mesure' pour le Hamas".

Chaque jour des journalistes de l'AFP dans la bande de Gaza voient des foules de Palestiniens de tous âges se ruer sur des distributions alimentaires, dont plusieurs ont provoqué des scènes chaotiques et meurtrières, avec l'énergie du désespoir.

Selon l'IPC, la famine devrait gagner les gouvernorats de Deir el-Balah (centre) et Khan Younès (sud) d'ici fin septembre.

L'ONU estime à près d'un million de personnes la population actuelle du gouvernorat de Gaza (Gaza-ville et ses environs) tandis que près d'un demi-million d'autres se trouveraient dans celui de Deir el-Balah, et plus de 500.000 dans celui de Khan Younès.
"Affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre", a rappelé le haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk.

"Portes de l'enfer"!  

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à un "cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate de tous les otages et un accès humanitaire total".

Israël avait imposé début mars un total blocus humanitaire aux Gazaouis, entraînant de graves pénuries de nourriture Il l'a assoupli à partir de fin mai, mais l'aide internationale autorisée à entrer depuis lors est jugée largement insuffisante par l'ONU et les humanitaires, ce que conteste Israël.

En matière militaire, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a menacé la ville de Gaza de destruction totale si le mouvement islamiste palestinien n'acceptait pas la paix aux termes israéliens.

"Bientôt, les portes de l'enfer s'ouvriront" jusqu'à ce que le Hamas accepte "les conditions" israéliennes pour mettre fin à la guerre, "principalement la libération de tous les otages et (son) désarmement" a-t-il écrit sur X.

Jeudi dernier, M. Netanyahu, avait ordonné l'ouverture de négociations pour "la libération de tous les otages" et la fin de la guerre "dans des conditions acceptables pour Israël".

"Souhaiter la mort" 

Une proposition des médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis - en vue d'un cessez-le-feu, acceptée lundi par le Hamas, prévoit, selon des sources palestiniennes, une trêve de 60 jours durant laquelle les otages toujours captifs à Gaza - 49 dont 27 morts selon l'armée - seraient relâchés en deux temps en échange de prisonniers palestiniens.

Israël, qui contrôle environ 75% du territoire palestinien, a approuvé cette semaine un plan d'assaut contre Gaza-ville, et annoncé le rappel de 60.000 réservistes supplémentaires.

Depuis, l'étau militaire se resserre sur Gaza-ville.et les soldats israéliens continuent de tirer sur les enfants qui se rassemblent dans l'espoir de recevoir des aides alimentaires !

La Défense civile de la bande de Gaza a recensé vendredi  dernier 57 personnes tuées dans des frappes et tirs israéliens sur l'ensemble du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante ce bilan.

"C'est comme si nous étions en enfer. Je deviens folle", déclare à l'AFP Oum Ibrahim Younès, une mère de quatre enfants de 43 ans, qui vit dans les ruines de sa maison à Gaza.!

Fort du soutien de la Maison Blanche, Tel-Aviv persiste dans son aveuglememt et sa fuite en avant ,  réfute les accusations de génocide, ne reconnaît pas provoquer une famine et entreprend l'occupation totale de la bande de Gaza.ignorant l' indignation mondiale !


Avec AFP




Hafid Fassi Fihri est un journaliste atypique , un personnage hors-normes . Ce qu'il affectionne, le… En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 29 Aout 2025
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