Par Amale Kenbib, avocate pénaliste
Le 17 juin dernier, à la Maison du Maroc à Paris, s’est tenue la présentation de Femmes en lumière (Éditions CIIRI), un ouvrage de photographies remarqué et salué pour sa volonté de donner à voir l’extraordinaire contribution des femmes de la diaspora marocaine en France.
Accueillie par le directeur de la Maison du Maroc, et M. Mohammed MRAIZIKA éditeur de l’ouvrage, la soirée a mis en exergue la force du projet porté par Monsieur Bouabid El Meknassi.
S’inscrivant dans les hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI — dont un discours récent a souligné le rôle stratégique des Marocains résidant à l’étranger- l’initiative de Monsieur Bouabid EL MEKNASSI dépasse le cadre d’une simple compilation de photographies.
Les femmes de cette diaspora, à travers leur talent, leur persévérance et leur engagement, participent activement à faire évoluer les regards, déconstruire les préjugés et renforcer les liens entre les deux rives de la méditerranée.
En effet, au-delà d’une collection de portraits, Femmes en lumière est un plaidoyer passionné en faveur de la reconnaissance de ces femmes scientifiques, artistes, sportives, avocates, entrepreneuses, ou figures diplomatiques et associatives.
L’ouvrage met en avant la diversité, la richesse et la valeur ajoutée qu’elles apportent à la société française — loin des clichés de femmes immigrées « soumises » et cantonnées à des tâches subalternes.
C’est dans ce contexte que la Fondation de la Maison du Maroc a réuni un panel de quatre femmes.
• Izza Genini est réalisatrice, productrice et distributrice de cinéma. Ses œuvres ont été récompensées à de multiples reprises. Son parcours démontre son engagement dans la transmission des valeurs d’ouverture, de diversité et de patrimoine marocain.
• Amale Kenbib est avocate au Barreau de Paris depuis plus de 20 ans. Elle exerce en droit pénal et droit pénal des affaires. Elle est également avocate référente des programmes Jasmine et Lotus Bus de l’association Médecins du Monde. Elle a créé et préside l’association Toque et Mortier ayant vocation à favoriser le dialogue magistrats-avocats.
• Hajar Abdelmoumeni, Boxeuse muay thaï double championne de France de boxe thaï,quadruple championne d'ile de France et juge arbitre de boxe française. Au-delà de ses qualités d’athlète de haut niveau, elle met également à profit ses compétences en matière sociale en déployant des programmes de sport au féminin au Maroc.
• Bouchra Bayed, ex-présidente de l’association Maroc Entrepreneurs ayant vocation à faire découvrir l’univers de la création d’entreprise au Maroc et encourager à leur création ; établir des synergies entre les entreprises locales et les compétences marocaines de l’étranger
Les débats ont été animés d’une main de maître par Maya Racha, auteur, poétesse et comédienne formée au Conservatoire. A cet égard, Maya intervient aussi au sein de l’association « petits frères des pauvres » pour proposer des ateliers artistiques à des personnes âgées et isolées.
Les échanges ont convergé principalement vers des messages clés :
1. Dépasser
Il a semblé important d’axer les débats sur le fait d’insuffler aux nouvelles générations le courage d’oser, sans s’autocensurer.
Faire connaître ces trajectoires doit permettre de rompre avec les représentations réductrices laissant penser notamment que somme toute, la réalisation personnelle des femmes maghrébines dont marocaines ne passerait que par le mariage et la procréation voire au mieux par des métiers précaires et sous-payés.
Aucun élément ne permet d’objectiver une impossibilité à exercer une fonction, un emploi du fait d’une origine ethnique ou sociale. Chacune doit prendre sa place. Toutes doivent s’entraider pour y parvenir.
Pourquoi pas en créant des réseaux de femmes entrepreneures, de l’accompagnement à l’aide de coachings, de formations ou de mentorat, en somme de façonner une nouvelle manière de transmettre.
2. Elever la voix en donnant sa voix
Il a été beaucoup question d’engagements associatifs qui ne peuvent qu’être salués.
Néanmoins, la réelle participation à la vie de la Cité est indissociable du vote citoyen. Il ne faut plus hésiter à y prendre sa place par le vote et l’engagement civique.
Il ne peut s’agir que d’osciller entre colère et désespoir face à une parole raciste de plus en plus radicale et décomplexée et à des représentations réductrices.
S’en remettre aux votes des autres sans y participer revient à renoncer à faire avancer des causes importantes et de participer activement à l’évolution de la société.
Ce message a été répété inlassablement.
Actrices du changement, des deux côtés de la Méditerranée, Les Femmes en lumière ont toutes à cœur de parvenir à convaincre que chacune peut faire exploser le plafond de verre qu’on lui impose voire qu’elle se construit elle-même, sans le savoir.
Portrait : Amale Kenbib, avocate pénaliste et voix pour la justice
Parmi les figures de l’ouvrage, Amale Kenbib est avocate pénaliste au barreau de Paris.
Depuis près de vingt ans, elle défend des causes sensibles et des clients souvent stigmatisés. Dans ses dossiers, on croise des noms et des contextes aussi variés que des vols d’oeuvres de Picasso, des dossiers de blanchiment impliquant l’ancien ministre du pétrole africain, de dopage dans le monde du cyclisme, de scandale de corruption dans le cadre marchés énergétiques ou encore l’épopée du trésor romain du 3è siècle découvert en corse dans le golfe de Lava.
Mais ce sont parfois les anonymes qui marquent le plus : comme ce jeune homme de 18 ans injustement condamné pour assassinat et détenu pendant quatre ans, qu’elle est parvenu à faire acquitter en appel.
Dotée d’un humour cinglant et d’une loyauté sans faille envers ses clients, refuse de se laisser enfermer dans un récit réducteur.
Fière de ses racines marocaines, elle incarne une profession trop rarement associée aux femmes issues de la diversité.
Son engagement, lui, ne fait aucun doute.
Depuis près de vingt ans, elle défend des causes sensibles et des clients souvent stigmatisés. Dans ses dossiers, on croise des noms et des contextes aussi variés que des vols d’oeuvres de Picasso, des dossiers de blanchiment impliquant l’ancien ministre du pétrole africain, de dopage dans le monde du cyclisme, de scandale de corruption dans le cadre marchés énergétiques ou encore l’épopée du trésor romain du 3è siècle découvert en corse dans le golfe de Lava.
Mais ce sont parfois les anonymes qui marquent le plus : comme ce jeune homme de 18 ans injustement condamné pour assassinat et détenu pendant quatre ans, qu’elle est parvenu à faire acquitter en appel.
Dotée d’un humour cinglant et d’une loyauté sans faille envers ses clients, refuse de se laisser enfermer dans un récit réducteur.
Fière de ses racines marocaines, elle incarne une profession trop rarement associée aux femmes issues de la diversité.
Son engagement, lui, ne fait aucun doute.