Alors que les réformes institutionnelles ambitionnent de bâtir un État plus inclusif et représentatif, ces deux femmes brisent les plafonds de verre et s’imposent comme figures d’excellence dans des sphères longtemps réservées aux hommes.
À travers leurs parcours, c’est tout un pays qui s’ouvre à une gouvernance plus équitable, moderne et méritocratique.
Une volonté royale assumée
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc poursuit sa marche vers une modernisation de l’État qui ne peut se faire sans une réelle participation des femmes.
Le souverain a plusieurs fois souligné, dans ses discours, l’importance d’une administration efficiente, fondée sur les compétences, et ouverte aux talents féminins.
Les nominations de Hanan Riahi à Marrakech et de Bouchra Barradi à Casablanca ne sont donc ni fortuites ni symboliques : elles traduisent une volonté politique ferme d’ancrer l’égalité des chances dans les postes de pouvoir.
Hanan Riahi : une pionnière au cœur des affaires intérieures
Première femme à occuper le poste de « Agent chargé des affaires intérieures régionales » à la wilaya de Marrakech-Safi, Hanan Riahi entre dans l’histoire de l’administration territoriale marocaine. Ce poste, longtemps monopole masculin, était auparavant connu sous le nom de « Directeur des affaires intérieures ». Sa nomination marque une rupture avec les logiques d’exclusion implicites qui ont dominé l’appareil administratif.
Originaire des provinces du Sud, Mme Riahi a fait ses armes à Laâyoune en tant que cheffe de la deuxième puis de la première circonscription urbaine. Elle a ensuite rejoint Tanger où elle a supervisé des zones urbaines sensibles, se distinguant par une gouvernance de proximité et une gestion humaine et rigoureuse des enjeux sécuritaires et administratifs.
Sa réputation de femme de terrain, experte en gestion des ressources humaines et en coordination des services locaux, fait aujourd’hui d’elle un modèle de résilience et de leadership féminin.
Bouchra Barradi : une ingénieure à la tête d’une préfecture
À Casablanca, Mme Bouchra Barradi a été nommée gouverneure de la préfecture d’arrondissement d’Aïn Chock. Ingénieure d’État diplômée de l’ENSEM et titulaire d’un cycle supérieur en audit et contrôle de gestion, elle possède une expérience solide dans la gestion des grands services publics.
Ancienne Directrice générale de la RADEEJ (El Jadida – Sidi Bennour) puis de la RADEES (Safi), elle a également dirigé l’Éclairage Public à Casablanca en 2006, après avoir travaillé comme auditeur senior chez Lydec dès 1997. Jusqu’en 2024, elle occupait le poste de Directrice générale adjointe en charge du support à la Société Régionale Multiservices de Casablanca-Settat.
Agée de 56 ans, mariée et mère de deux enfants, Bouchra Barradi incarne la technocrate accomplie, à la croisée des compétences techniques et de la gouvernance territoriale.
Deux femmes, une même vision de service public
Au-delà de leurs réussites personnelles, les parcours de Hanan Riahi et Bouchra Barradi témoignent de la capacité des femmes marocaines à exceller dans les sphères décisionnelles. Le message envoyé est clair : le mérite et la compétence doivent primer, indépendamment du genre.
Ces deux nominations représentent bien plus qu’un changement de visages : elles traduisent un changement de paradigme. Dans un pays qui aspire à conjuguer tradition et progrès, elles sont la preuve que les femmes marocaines peuvent, et doivent, occuper des fonctions stratégiques.
Elles sont aujourd’hui les visages d’un Maroc qui croit en ses femmes.