François Bayrou renversé : l’Assemblée met fin à son gouvernement
À 19h, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet donne les chiffres qui claquent comme un couperet : « Pour l’approbation : 194, contre : 364 ». C’est net, brutal, sans appel. Bayrou, qui avait lui-même provoqué ce vote de confiance deux semaines plus tôt, n’a plus d’autre choix que de présenter sa démission au président de la République.
L’hémicycle était en ébullition bien avant le verdict. Jean-Luc Mélenchon, absent des bancs mais présent dans les tribunes, est venu ajouter du piment à l’événement. Face aux députés remontés, Bayrou a tenté le tout pour le tout avec un discours dramatique. Chiffres à l’appui, il a alerté sur la dette publique française qui atteint 3 415 milliards d’euros. Sa métaphore médicale a frappé : « Notre pronostic vital est engagé, c’est une hémorragie silencieuse et insupportable ». Mais son plaidoyer n’a pas suffi.
Ce revers est historique : François Bayrou devient le deuxième chef de gouvernement consécutif à être renversé, après Michel Barnier. Pour un exécutif déjà fragilisé par les divisions internes et une majorité introuvable, le symbole est lourd. Même ses soutiens se sont montrés tièdes, comme Laurent Wauquiez qui a admis voter pour lui « sans enthousiasme ».
À peine les résultats annoncés, les partis politiques sortent les couteaux. Le Rassemblement national réclame une dissolution immédiate de l’Assemblée. Le Parti socialiste, lui, se projette déjà aux commandes : « Nous sommes prêts à gouverner », lance Boris Vallaud. Emmanuel Macron, désormais face à une équation politique quasi impossible, est pressé de prendre une décision. Dissoudre, composer un nouveau gouvernement, ou chercher un accord in extremis ?
L’après-Bayrou est déjà en marche. La France s’installe dans une zone de turbulences, entre incertitude institutionnelle et climat social tendu. Les prochains jours seront décisifs : dissolution ou nouveau casting à Matignon ? Une chose est sûre : l’épisode de ce 8 septembre vient rappeler que, sans majorité solide, le pouvoir vacille vite.