G7 2025 : tensions Iran-Israël et retour explosif de Trump au sommet


Rédigé par le Lundi 16 Juin 2025

Tension maximale dans les Rocheuses canadiennes. En plein conflit entre Israël et l’Iran, les dirigeants du G7 tentent de s’entendre sur une réaction commune. Trump, fidèle à lui-même, souffle le chaud et le froid.



Depuis dimanche 16 juin, les grands de ce monde sont réunis à Kananaskis, au cœur du parc national de Banff au Canada. Un décor de carte postale, pour une ambiance explosive. C’est le tout premier sommet du G7 depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, et déjà, l’unité du groupe vacille. En toile de fond : l’offensive militaire lancée par Israël contre l’Iran vendredi dernier, ciblant ses infrastructures nucléaires. Téhéran a immédiatement riposté par des missiles et drones, promettant une "réponse dévastatrice".
 

Autour de la table, les sept grandes puissances du G7 : les États-Unis de Trump, la France d’Emmanuel Macron, l’Allemagne d’Annalena Baerbock, le Royaume-Uni de Keir Starmer, l’Italie de Giorgia Meloni, le Japon de Fumio Kishida et le Canada, pays hôte, avec son Premier ministre Mark Carney. À leurs côtés, plusieurs invités de marque : le président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’Indien Narendra Modi, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa et l’Australien Anthony Albanese.
 

L’enjeu principal : parvenir à une position commune sur l’attaque israélienne contre l’Iran. Téhéran a promis une « réponse dévastatrice » et affirmé qu’Israël ne serait bientôt « plus habitable ». Le spectre d’un embrasement régional hante les couloirs du sommet. Faut-il appeler à la désescalade ? Ou soutenir Israël au nom de son droit à se défendre ? La question divise.
 

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré avoir exhorté Benjamin Netanyahu à privilégier la diplomatie, sans aller jusqu’à exiger un cessez-le-feu. Emmanuel Macron appelle à un retour rapide au calme et incite Téhéran à renouer le dialogue avec Washington. Donald Trump entretient l’ambiguïté : il affirme qu’un accord est « possible », tout en maintenant un contact étroit avec Vladimir Poutine, qu’il a de nouveau consulté samedi.
 

Le climat est d’autant plus tendu que les sujets de discorde s’accumulent. La guerre en Ukraine revient au cœur des discussions, notamment avec la présence de Zelensky, qui attend une confrontation glaciale avec Trump. Par ailleurs, les partenaires du G7 souhaitent convaincre le président américain de renforcer les sanctions contre la Russie, mais Trump, favorable à un rapprochement avec Moscou, pourrait tout simplement les ignorer.
 

À cela s’ajoute la question du commerce international : Trump impose désormais des droits de douane d’au moins 10 % sur la plupart des importations, menaçant de déséquilibrer davantage l’économie mondiale. Ursula von der Leyen a appelé à éviter le protectionnisme et à maintenir des échanges « équitables, prévisibles et ouverts ».
 

Pour le Canada, ce sommet est crucial. La dernière fois qu’Ottawa avait accueilli le G7, en 2018, Trump s’était violemment clashé avec Justin Trudeau. Cette année encore, la tension est palpable : Trump a récemment déclaré que le Canada ferait mieux de devenir le 51e État américain. Sa première rencontre bilatérale avec Mark Carney lundi matin s’annonce... sportive.
 

Dans ce contexte explosif, la question plane : le G7 peut-il encore parler d’une seule voix face aux crises mondiales ? Ou assiste-t-on, impuissants, à sa fragmentation ?


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Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.… En savoir plus sur cet auteur
Lundi 16 Juin 2025
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