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Les leçons des protestations pacifiques de la jeunesse marocaine
Pourtant, face à cette mobilisation exemplaire, la réaction des forces de l’ordre a laissé un goût amer. Arrestations rapides, usage certes proportionné de la force : autant de choix tactiques qui ont donné l’image d’un État en décalage avec son époque. À l’ère des smartphones et des réseaux sociaux, chaque geste est filmé, diffusé, commenté en temps réel. Les interventions policière, même marginale, devient virale et détériore durablement l’image du pays, au lieu de consolider son autorité.
L’erreur est d’autant plus criante que d’autres options étaient possibles. On pouvait imaginer une police souriante, distribuant de l’eau aux manifestants, facilitant la circulation, protégeant la foule des débordements extérieurs. Une police de proximité, protectrice, aurait renforcé la légitimité de l’État et prouvé que la force publique est au service du citoyen, pas contre lui. La fermeté n’exclut pas l’humanité, surtout quand les revendications sont légitimes et exprimées pacifiquement.
Ces protestations révèlent aussi une vulnérabilité majeure : l’existence de forces internes et externes prêtes à instrumentaliser la colère sociale. Qu’il s’agisse de réseaux mafieux, de courants politiques en perte de vitesse, ou d’intérêts étrangers cherchant à fragiliser le Maroc, tous guettent la moindre faille pour détourner le mouvement de sa nature première. Le risque est grand de voir une lutte citoyenne sincère être phagocytée par des agendas occultes.
Pour prévenir ce scénario, la responsabilité incombe d’abord aux jeunes eux-mêmes. Ils doivent garder la main sur leur mobilisation, identifier clairement leurs leaders, structurer leurs revendications et rester transparents dans leur organisation. La maturité d’un mouvement se mesure à sa capacité de résister aux tentatives de récupération, de rester uni malgré les infiltrations et d’éviter les dérives radicales. En ce sens, la discipline collective est aussi importante que le courage individuel.
L’erreur est d’autant plus criante que d’autres options étaient possibles. On pouvait imaginer une police souriante, distribuant de l’eau aux manifestants, facilitant la circulation, protégeant la foule des débordements extérieurs. Une police de proximité, protectrice, aurait renforcé la légitimité de l’État et prouvé que la force publique est au service du citoyen, pas contre lui. La fermeté n’exclut pas l’humanité, surtout quand les revendications sont légitimes et exprimées pacifiquement.
Ces protestations révèlent aussi une vulnérabilité majeure : l’existence de forces internes et externes prêtes à instrumentaliser la colère sociale. Qu’il s’agisse de réseaux mafieux, de courants politiques en perte de vitesse, ou d’intérêts étrangers cherchant à fragiliser le Maroc, tous guettent la moindre faille pour détourner le mouvement de sa nature première. Le risque est grand de voir une lutte citoyenne sincère être phagocytée par des agendas occultes.
Pour prévenir ce scénario, la responsabilité incombe d’abord aux jeunes eux-mêmes. Ils doivent garder la main sur leur mobilisation, identifier clairement leurs leaders, structurer leurs revendications et rester transparents dans leur organisation. La maturité d’un mouvement se mesure à sa capacité de résister aux tentatives de récupération, de rester uni malgré les infiltrations et d’éviter les dérives radicales. En ce sens, la discipline collective est aussi importante que le courage individuel.
Entre colère et espoir : quand la rue interpelle l’État
Mais il serait trop facile de réduire la crise à une affaire de rues et de slogans. Le problème est systémique. Ce qui mine la stabilité du pays n’est pas la jeunesse qui proteste, mais une élite politico-économique qui a beaucoup de peine à se réformer. La rente, la corruption, l’absence insuffisante de la reddition des comptes et le mépris de certaines élites pour l’intérêt général nourrissent la défiance et la frustration. Tant que ces plaies ne seront pas traitées, la rue reviendra, encore et encore, rappeler à l’État ses devoirs.
C’est pourquoi la solution ne réside pas seulement dans la gestion des manifestations, mais dans un projet national de refondation de la confiance. Cela passe par la lutte implacable contre la rente, le clientélisme, la corruption, l’investissement dans l’école publique, la mise à niveau du système de santé, et une justice qui s’applique à tous, sans distinction. Sans ces réformes profondes, les promesses de stabilité et d'émergence économique risquent de n'être que des mirages.
L’autre levier, souvent négligé, est l’urne. Le droit de vote, pourtant méprisé par une large partie de la jeunesse, demeure la vraie arme contre la corruption et l’immobilisme. Si les jeunes protestataires, organisés et déterminés, décidaient de voter massivement, ils pourraient bouleverser l’équilibre des forces et imposer une nouvelle génération d’élus.
Les manifestations dans la rue doivent trouver leur prolongement dans les urnes, faute de quoi elles risquent de s’épuiser dans un cycle stérile de contestation sans conséquence.
Enfin, la maturité politique du mouvement dépendra de sa capacité à rester pacifique et à refuser toute radicalisation. La tentation de la confrontation violente ne profite jamais aux citoyens, mais toujours aux extrémistes et aux manipulateurs. La dignité du Maroc dépendra de la capacité de ses jeunes à conjuguer contestation et responsabilité, colère et stratégie, impatience et vision.
Les protestations de ces derniers jours ne sont pas une menace, mais un signal d’alarme et une opportunité. Si le pouvoir sait écouter au lieu de réprimer, s’il choisit d’ouvrir un dialogue sincère et de lancer de véritables réformes, alors la crise actuelle pourrait devenir un point de départ vers un Maroc plus juste, plus fort et plus uni. La balle est dans le camp de ceux qui gouvernent, mais aussi dans celui des jeunes qui doivent transformer leur colère en projet.
C’est pourquoi la solution ne réside pas seulement dans la gestion des manifestations, mais dans un projet national de refondation de la confiance. Cela passe par la lutte implacable contre la rente, le clientélisme, la corruption, l’investissement dans l’école publique, la mise à niveau du système de santé, et une justice qui s’applique à tous, sans distinction. Sans ces réformes profondes, les promesses de stabilité et d'émergence économique risquent de n'être que des mirages.
L’autre levier, souvent négligé, est l’urne. Le droit de vote, pourtant méprisé par une large partie de la jeunesse, demeure la vraie arme contre la corruption et l’immobilisme. Si les jeunes protestataires, organisés et déterminés, décidaient de voter massivement, ils pourraient bouleverser l’équilibre des forces et imposer une nouvelle génération d’élus.
Les manifestations dans la rue doivent trouver leur prolongement dans les urnes, faute de quoi elles risquent de s’épuiser dans un cycle stérile de contestation sans conséquence.
Enfin, la maturité politique du mouvement dépendra de sa capacité à rester pacifique et à refuser toute radicalisation. La tentation de la confrontation violente ne profite jamais aux citoyens, mais toujours aux extrémistes et aux manipulateurs. La dignité du Maroc dépendra de la capacité de ses jeunes à conjuguer contestation et responsabilité, colère et stratégie, impatience et vision.
Les protestations de ces derniers jours ne sont pas une menace, mais un signal d’alarme et une opportunité. Si le pouvoir sait écouter au lieu de réprimer, s’il choisit d’ouvrir un dialogue sincère et de lancer de véritables réformes, alors la crise actuelle pourrait devenir un point de départ vers un Maroc plus juste, plus fort et plus uni. La balle est dans le camp de ceux qui gouvernent, mais aussi dans celui des jeunes qui doivent transformer leur colère en projet.