Génération Z en colère : et vous voulez encore qu’ils votent ?


À la veille des prochaines élections, le Maroc bruisse d’une colère sourde portée par ses jeunes. Dans les rues de Rabat, Casablanca, Tanger, Marrakech ou encore Meknès, la Génération Z s’est levée pour dire tout haut ce que beaucoup taisent depuis trop longtemps : la santé s’effondre, l’éducation est en crise, le chômage ronge les espoirs, et les priorités de l’État semblent ailleurs, dans les stades flambant neufs et les grands événements médiatiques.



Alors que les politiques multiplient déjà les discours électoraux, une question résonne : est-ce vraiment cela qu’on attend des jeunes ? Qu’ils se taisent, qu’ils encaissent, puis qu’ils aillent voter comme si de rien n’était ?


Car la réalité est là, brutale : une partie grandissante de la jeunesse n’y croit plus. Les slogans de campagne ne masquent pas le quotidien d’hôpitaux saturés, d’écoles délabrées, de diplômes sans avenir et de salaires qui ne suffisent pas à vivre.

Quand ils se soulèvent pacifiquement pour réclamer dignité et justice sociale, les jeunes voient les forces de l’ordre les disperser, les arrêter par dizaines. Et après, on voudrait encore leur vendre la démocratie comme un idéal vivant ?


La vérité est crue : la confiance est brisée.

Ces manifestations GenZ ne sont pas une simple agitation passagère. Elles sont le miroir d’un divorce profond entre une jeunesse connectée, informée, qui rêve d’égalité et de dignité, et une classe politique qui continue de gouverner comme si elle parlait dans le vide.


À quelques mois des élections, ce divorce pourrait bien se traduire dans les urnes… par l’abstention massive. Car à quoi bon voter, pensent-ils, si rien ne change ? Si chaque promesse n’est qu’un slogan, si chaque visage n’est qu’un masque ?


Et pourtant, le paradoxe est cruel : les jeunes représentent la majorité de ce pays. Leur voix pourrait être la plus puissante. Mais ils ne voient dans la politique qu’un théâtre creux, où les mêmes acteurs récitent les mêmes rôles.


Alors oui, c’est un coup de gueule. Parce que l’on ne peut pas continuer à ignorer cette génération qui frappe à la porte de l’avenir. Parce qu’un pays qui méprise ses jeunes est un pays qui s’éteint à petit feu. Parce que les stades et les projecteurs de la Coupe du monde ne cacheront pas la colère de ceux qui, demain, tourneront le dos aux urnes.


La vraie question est simple : nos dirigeants veulent-ils vraiment écouter cette jeunesse, ou attendent-ils seulement qu’elle se taise et qu’elle vote docilement ?


Le Maroc est à un tournant. Si les politiques n’ouvrent pas les yeux aujourd’hui, ils découvriront demain des bureaux de vote vides, et une génération entière définitivement perdue pour la confiance démocratique.


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Mardi 30 Septembre 2025

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