Gestion du stress hydrique : le modus operandi du ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit


Rédigé par Noureddine Batije le Samedi 30 Décembre 2023

Partant du fait que la succession des années de sécheresse qu’a connues le Royaume ces derniers temps a, sérieusement, impacté les ressources en eau et compromis les capacités d’approvisionnement et que la situation s’est davantage aggravée, au titre de cette année, par un déficit pluviométrique, des taux critiques de remplissage des barrages s et un tarissement des nappes phréatiques, annonçant une crise hydrique majeure , le ministère de l’Intérieur appelle à la mise en œuvre d’actions empreintes de rigueur en vue de rationaliser l’exploitation des ressources en eau.



Désormais, des mesures strictes seront adoptées en vue de mieux gérer le stress hydrique qui menace les quatre coins du Royaume.
Dans une circulaire datée du 26 décembre, adressée aux walis des régions et aux gouverneurs des préfectures et provinces du Royaume, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit leur demande d’entamer toute une série d’actions à même de prévenir une pénurie d’eau.

Cartographier et répertorier

D’abord, il leur est demandé de tenir, la première semaine de chaque mois, des réunions avec les opérateurs de distribution d’eau pour l’établissement et l’actualisation régulière de la cartographie de consommation d’eau par quartier, afin de répertorier les zones les plus "aquavores", en se basant sur la moyenne quotidienne de litres d’eau consommés par habitant.

Sensibiliser

Une fois cette cartographie établie, les autorités devront « engager des actions de sensibilisation, en mettant à contribution des associations locales, sur l’importance de la rationalisation de la consommation d’eau à travers des contacts directs, la distribution de brochures-flyers, etc. Et de procéder au rationnement du débit en eau destiné à ces quartiers, à travers la modulation de pression ou la coupure totale pendant certaines plages horaires ».

Contrer la déperdition

Le ministre leur recommande aussi de lutter contre la déperdition des ressources hydriques, en recherchant d’éventuelles fuites dans les canalisations des opérateurs de production et de distribution.
Aussi, est-il demandé aux opérateurs en question à produire mensuellement un reporting relatif aux quantités présumées perdues et les actions de colmatage réalisées ou envisagées, précise la circulaire.

Répression des cas de fraude

Également, il devient impératif que les parties concernées intensifient leurs efforts pour lutter contre les cas de fraude avérée, tels que le piquage d’eau au niveau des réseaux de distribution, les raccordements anarchiques, Sachant que le non-paiement par certains usagers des frais de consommation d’eau encourage, souvent, l’abus d’exploitation de cette ressource, souligne la même source.

Interdire et l’arrosage des espaces verts, et les cultures "aquavores"

Abdelouafi Laftit appelle aussi à « l’interdiction absolue » de l’arrosage des espaces verts et jardins publics, le nettoiement des voies et des places publiques par l’usage d’eau, le remplissage des piscines publiques et privées plus d’une fois par an, ainsi que les cultures" aquavores", en concertation avec le département de l’Agriculture.

Camions-citernes pour les localités en souffrance et des points d’eau le cheptel

Outre la mise en place de ces mesures, le ministre de l’Intérieur invite les walis et gouverneurs à réactiver, en coordination avec les départements ministériels concernés , les comités régionaux chargés du suivi du Programme national d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation, à accélérer la réalisation des projets de ce programme, à recycler les eaux usées et à alimenter en eau potable les localités en souffrance par des camions-citernes, et à aménager des points d’eau pour l’abreuvement du cheptel dans les régions touchées.

Rapport mensuel sur les actions entreprises

Abdelouafi Laftit invite enfin les responsables précités d’adresser à la Direction générale des affaires intérieures (DGAI-DSD) un rapport mensuel sur les actions entreprises en exécution de ces différentes prescriptions, assortie d’une évaluation du niveau de stress hydrique prévalant dans leurs circonscriptions respectives.
« La menace que fait peser cette problématique sur l’ordre public et ses répercussions socio-économiques appellent un engagement personnel de tous les responsables, à l’ensemble des échelons, pour la réalisation des résultats escomptés, permettant la mise à disposition permanente au profit de la population de cette ressource vitale », conclut la circulaire.




Samedi 30 Décembre 2023
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