C’est une affaire qui secoue les milieux économiques marocains depuis ce lundi 23 juin 2025. Deux hommes d’affaires bien connus à Casablanca sont dans le viseur des autorités pour des soupçons d’évasion fiscale et de transferts illégaux de fonds à l’étranger. Des opérations de vente de biens immobiliers et d’actifs ont été réalisées en partie à l’étranger, loin des radars fiscaux marocains.
Le premier cas touche un magnat de l’élevage et de la boucherie basé à Casa. Il aurait encaissé, via sa conjointe, une importante somme en espèces en France, issue de la vente d’un terrain à Nouaceur. L'argent a été dispatché sur plusieurs comptes bancaires, appartenant à des proches.
Le second cas vise un promoteur immobilier, actif à Salé et Kelaat Sraghna, qui aurait vendu deux sociétés. Une partie des paiements aurait transité par l’Espagne, où sa famille détient des cartes de séjour.
Les opérations auraient été faites en dehors des circuits réglementaires, contournant les lois marocaines sur le change. L’Office des changes, en coordination avec la Direction générale des impôts, a découvert que les familles des concernés possèdent à l’étranger des biens immobiliers et comptes bancaires non déclarés une violation directe de la réglementation fiscale.
Et ce n’est pas une affaire isolée. Elle intervient juste après la fin, en décembre dernier, de l’opération de régularisation spontanée des avoirs à l’étranger. Cette campagne avait permis de récolter plus de 2 milliards de dirhams déclarés, mais manifestement, certains sont passés entre les mailles du filet.
Cette affaire pourrait bien être la première d’une longue série. D’après nos sources, d’autres profils seraient aussi dans le collimateur, notamment dans les secteurs du commerce et de la logistique. Le gouvernement va-t-il renforcer les sanctions ? L’Office des changes va-t-il publier les noms ? Les Marocains réclament des réponses claires.