Il fait tellement froid au Maroc qu’on aurait dû organiser les Jeux olympiques d’hiver… en même temps que la CAN


Un peu d’humour, ça réchauffe mieux qu’un radiateur. Pour finir l’année sans grelotter, autant en rire franchement : du froid, de nos habitudes, et de nous-mêmes. Parce qu’au fond, sourire reste le sport national le plus résistant aux intempéries… et à l’actualité.



Il y a des hivers qui piquent un peu. Et puis il y a cet hiver-ci, celui où le Maroc s’est réveillé avec des températures dignes d’un stage de préparation en Sibérie, mais sans les subventions russes pour le chauffage. À ce niveau de froid, il faut le dire franchement : on a raté une occasion historique. On aurait dû organiser les Jeux olympiques d’hiver en même temps que la Coupe d’Afrique des nations.

Imaginez la scène. À Rabat, ouverture de la CAN sous un vent glacial. Les Lions de l’Atlas entrent sur la pelouse, doudounes ouvertes, souffle visible, regard déterminé. En tribunes, le public hésite entre le chant patriotique et le claquement de dents. À côté du stade, sur une colline improvisée, une épreuve de biathlon urbain : ski de fond entre deux ronds-points, tir de précision sur des ballons publicitaires mal gonflés par le froid.

Ce Maroc-là, version congélateur, a surpris tout le monde. Les cafés ont ressorti des couvertures normalement réservées aux terrasses parisiennes. Les chauffages d’appoint se sont vendus comme des billets de finale. Même les chats errants ont adopté une posture de survie nordique, collés aux moteurs encore tièdes des voitures. Dans certaines maisons, on a commencé à négocier avec le chauffe-eau comme avec une autorité indépendante : « cinq minutes de plus, juste cinq ».

Dans ce contexte, la fusion CAN–JO d’hiver devenait une évidence stratégique. Pendant qu’un match tendu se joue à Casablanca, à Ifrane on lance le slalom géant entre les cèdres. À Ouarzazate, trop doux ? Aucun problème : on y organise le curling… avec des pierres symboliques, parce qu’au Maroc, même le froid reste conceptuel. Et à Tanger, discipline reine : le patinage artistique sur trottoir humide, niveau expert après une pluie fine et une nuit à quatre degrés.

Les joueurs africains, eux, auraient découvert une nouvelle adversité : le ballon dur comme un argument budgétaire. Les gardiens, gantés comme des astronautes, auraient applaudi la VAR juste pour se réchauffer les mains. Les entraîneurs, capuches serrées, auraient enfin trouvé une excuse universelle : « ce n’est pas la tactique, c’est le froid ».

Quant aux supporters, ils étaient prêts. Le public marocain a tout : la voix, la ferveur… et désormais la résistance thermique. On aurait chanté pour oublier le vent, sauté pour activer la circulation sanguine, débattu à la mi-temps non pas du hors-jeu, mais du meilleur thé pour survivre à une prolongation.

Soyons honnêtes : ce froid inattendu a rappelé une vérité nationale. Le Maroc est capable d’accueillir tous les climats en quelques semaines, parfois dans la même journée. Du soleil de carte postale au frisson nordique, sans prévenir. Un pays où l’on peut passer du t-shirt au manteau épais plus vite qu’un contre-attaque bien menée.

Alors oui, on aurait dû tenter le coup. CAN le soir, JO d’hiver le matin. Une médaille d’or en endurance thermique collective. Et au fond, un message fort au monde : ici, même quand il fait froid, on sait en rire. Parce qu’au Maroc, le sens de l’humour reste le seul équipement toujours adapté à la météo.


Samedi 27 Décembre 2025

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