Je déteste Tinder


Dans le silence de nos écrans, on se perd,
Cherchant des âmes dans le vide, en désert.
Où est le temps des rencontres sans artifices,
Où l'on se découvrait, sans calcul ni malice?

On swipe à droite, on swipe à gauche, sans fin,
Espérant que l'amour surgisse du destin.
Mais sous les étoiles, seul, on se rappelle,
Des yeux qui brillent, plus que des pixels.



Par Adnane Benchakroun

Dans un jardin d’antan, où mon oncle Abderrahim eût rêvé,
D'une rencontre tendre, loin des écrans glacés,
Je n'aurais point voulu voir ma belle aimée
Sur l'application Tinder être affichée.

Là, où les cœurs se jouent des tours à la légère,
Défilent les visages sans une vraie lumière;
Swiper vers la droite, le geste si courant,
Ne saurait égaler un regard éloquent.

"Un match", dit-on, preuve d'un désir banal,
Signe de l'attirance dans ce bal digital.
Mais où sont les frissons des premières paroles,
Lorsque le cœur s’emballe et que l'âme frôle?

N'est-il pas mieux de croiser son chemin,
Par hasard, sous les étoiles, main dans la main?
De découvrir l'autre dans un doux mystère,
Que d’un simple écran qui ne peut tout révéler?

Ah, que je plains ces cœurs de la génération Z,
Qui ne savourent plus le fruit avant l'été!
Ils parlent de "Crush" comme d’une conquête,
Oubliant que l'amour n'est point une quête.

Ils lancent des phrases, crochets de l'instant,
Espérant captiver, toucher impunément.
Mais les mots les plus forts ne sont-ils point discrets,
Ces murmures du cœur que seul l’écho sait?

Chaque âme cherche une main à tenir,
Non pas un écran froid à faire sourire.
La vérité de l’amour, douce et réelle,
Ne se trouve point dans ces jeux virtuels.

Pourquoi vouloir hâter ce qui doit éclore,
En amour, la patience est un précieux trésor.
Laissons les fleurs s'ouvrir à leur propre rythme,
Dans un monde où tout pousse à l’abîme.

Rappelons-nous les jours où parler prenait temps,
Où chaque rencontre était un événement.
Ces moments de partage, profonds et sincères,
Bien plus que des "matches", des liens véritables.

Car l'amour est un art, subtil et patient,
Il ne se décrète pas en un simple instant.
Laissez donc, jeunes cœurs, les écrans de côté,
Pour découvrir la vie, en sa pure beauté.

Oui, j’aurais détesté rencontrer ma chère,
Sur ce Tinder, marché des solitudes modernes.
Je chéris chaque jour le destin qui m'a porté,
À croiser son sourire, sans l'ombre d'un clavier.

En vous, jeunes amants, je place cette espoir,
Que vous trouverez plus que ce que l'on peut voir.
Et que, loin des écrans, dans un regard vous trouviez,
Le chemin d'un amour, grand, vrai et inébranlé.

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Samedi 13 Avril 2024

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