Je n'aime pas la dictature de vos 60 secondes


Dans l'ombre de la minute, on cherche la lumière,
La beauté dans l'instant, éphémère prière.
"Small Is Beautiful", dans le temps compressé,
Trouver l'essence pure, dans le moins, c'est osé.

Face à la vitesse, notre quête est de sens,
Dans chaque mot, un monde, une dense présence.
La dictature du temps ne nous définira pas,
Dans le slam de la vie, notre voix s'élèvera.



Par Adnane Benchakroun

Dans un monde où règne la vitesse, où tout s'accélère,
La minute est devenue une norme, une ère nouvelle.
Où l'art et l'info se consomment en un éclair,
Et nos liens sociaux en pâtissent, se morcellent.

"Small Is Beautiful", disait-on dans le passé,
Une ode à la simplicité, à l'humanité.
Mais aujourd'hui, ce "petit" est temps compressé,
La beauté dans l'éphémère, la brièveté.

La dictature de l'instant dans nos médias,
Où les longs articles cèdent place à des résumés.
Les vidéos, les récits, doivent être brefs,
Pour capturer l'attention, en un geste, un chef.

Les tweets, en leur concision, deviennent art,
Chaque mot pesé pour exprimer un écart.
Mais que dire en si peu ? Peut-on encore débattre,
Quand l'espace pour penser semble se rabattre ?

Cette réduction du temps, de l'espace d'expression,
Nous défie, remet en cause notre communication.
La profondeur, la réflexion, désormais luxes,
Dans ce monde pressé, où tout s'obstrue, s'excuse.

Voir dans cette évolution une perte, une faiblesse,
Ou un défi, apprendre à dire plus avec moins, avec adresse.
Le "Small" peut-il être "Beautiful", dans notre ère,
Si nous redéfinissons la beauté, en cette atmosphère ?

La minute tyrannique n'est pas qu'impatience,
Mais le miroir d'un changement, d'une essence.
À nous de trouver comment la concision,
Peut rimer avec pertinence, avec passion.

La tâche est ardue, mais promet une créativité,
Qui s'exprime dans les interstices de notre réalité.
Dans ce monde accéléré, cherchons l'intensité,
Pour que "Small Is Beautiful" retrouve sa vérité.

Ainsi, dans l'ère du "tout, tout de suite", nous naviguons,
Cherchant un sens, une profondeur, que nous espérons.
Entre rapidité et réflexion, un équilibre à trouver,
Pour que notre monde pressé puisse encore rêver.

Dans cette quête, Ronsard lui-même aurait médité,
Sur la beauté de l'instant, et sa fragilité.
À nous de tisser, dans ce tissu éphémère,
Des moments de grâce, éternels, en cette ère.

Car même dans la brièveté, l'art peut éclore,
Et dans un tweet, une étincelle peut faire aurore.
La concision n'est pas ennemie de la beauté,
Si elle est maniée avec soin, avec volonté.

Dans ce monde rapide, cherchons la lumière,
Non pas dans la hâte, mais dans ce qui perdure, espère.
Que la dictature de la minute nous inspire,
À trouver dans le "Small" un nouvel empire.

Où la beauté réside dans l'essence, la clarté,
Et non dans l'excès, ou la superficialité.
Mon grand-père , dans son temps, cherchait l'éternel,
Dans notre ère, trouvons-le, même en l'éphémère, le ciel.

Ainsi, dans nos mots, nos œuvres, notre vie,
Cherchons cette beauté, cette intensité infinie.
Que la dictature du "la minute" ne soit pas fin,
Mais un début, pour redéfinir notre chemin.

Dans ce monde accéléré, où tout semble furtif,
Rappelons-nous que l'art, l'amour, restent des motifs.
Pour que, malgré la vitesse, la beauté demeure,
Et dans nos cœurs, pour toujours, elle fleure.


Samedi 10 Février 2024

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