Dans son message, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé un « fléau planétaire » exacerbé par les avancées technologiques. Il exhorte les États à criminaliser la violence numérique et à offrir un meilleur soutien aux victimes, les entreprises technologiques à sécuriser leurs plateformes, et les citoyennes et citoyens à adopter une tolérance zéro face à la haine en ligne.
L’ONU rappelle que, malgré la promesse d’un espace d’autonomisation, le numérique est devenu pour des millions de femmes un terrain d’agressions : cyberharcèlement, traque numérique, doxing, diffusion non consentie d’images, deepfakes ou campagnes de désinformation sexiste.
Selon la Banque mondiale, moins de 40% des pays disposent de lois protégeant les femmes contre les violences en ligne, laissant près de 1,8 milliard de femmes et de filles sans protection juridique. L’organisation souligne également la vulnérabilité particulière des femmes leaders, professionnelles des médias ou figures publiques.
ONU Femmes appelle à une mobilisation mondiale autour de cinq axes :
• garantir des plateformes numériques et des outils d’IA conformes aux normes de sécurité ;
• renforcer le soutien aux victimes à travers un financement accru des organisations spécialisées ;
• adapter les cadres juridiques et améliorer leur application ;
• impliquer davantage les entreprises technologiques, notamment par une meilleure représentation des femmes dans la conception des espaces numériques ;
• investir dans la prévention via l’éducation au numérique et la lutte contre les cultures toxiques en ligne.
Pour accompagner les décideurs, ONU Femmes met à disposition deux nouveaux outils : un supplément au Manuel de législation sur la violence à l’égard des femmes, dédié aux violences facilitées par la technologie, et un guide destiné aux services de police sur leur prise en charge.
António Guterres rappelle enfin que la protection en ligne est un prérequis pour atteindre l’égalité réelle : « Nous ne pouvons pas permettre que l’espace numérique devienne un énième lieu où les femmes et les filles ne sont pas en sécurité. » Il appelle la communauté internationale, à l’occasion du 30e anniversaire de la Déclaration de Beijing, à « faire bloc » pour un monde où chaque femme et chaque fille peut s’épanouir sans peur.