Jusqu’où iront les provocations de Washington et d'Israël dans leur pré-guerre avec l’Iran ?


Rédigé par le Vendredi 12 Avril 2024

Après les frappes attribuées à Israël sur le consulat d’Iran à Damas, Téhéran se retrouve face à un dilemme stratégique



Surenchère verbale ou intox !?

Le calme avant la tempête ?
Les menaces d'Israël et de son allié  américain contre l'Iran se multiplient depuis début avril. Alors qu'une riposte pourrait être imminente comme le prétendent les services américains , les deux pays se disent prêts à réagir.

Dix jours après la frappe israélienne sur le consulat iranien de Damas, en Syrie, Téhéran n'a toujours pas répliqué. Mais les menaces verbales de la République islamique d'Iran contre l'État hébreu sont de plus en plus véhémentes. Ce mercredi 10 avril encore, l'ayatollah Ali Khamenei avait promis qu'Israël, "régime maléfique" sera "puni".

De quoi inquiéter les Etats-Unis !? 

Selon les informations de Bloomberg, le renseignement américain anticipe une "attaque massive imminente" de l'Iran et de ses groupes alliés, comme le Hezbollah, contre Israël.

S'agit -il  seulement de surenchère verbale ou d' intox !?  

L'inquiétude des Israéliens semble bien réelle cependant face à cette éventualité, mais en même temps on peut penser qu'il s'agit d'un coup de bluff des Américains qui n'en seraient pas à leur premier forfait du genre ! 

 Depuis la destruction du consulat iranien à Damas, dans une frappe attribuée à l’aviation israélienne, et dans le contexte de la guerre en Israël et le Hamas, la situation au Proche-Orient se dégrade. 

Les menaces de représailles de l’Iran contre Israël, à la suite d’une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, font monter la tension au Proche-Orient.

Dans ce contexte, le ministère des affaires étrangères français « recommande aux ressortissants français de s’abstenir impérativement de se rendre en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens », a fait savoir le Quai d’Orsay, vendredi 12 avril. 

Une décision "actée en réunion de crise", face "aux risques d’escalade militaire" dans la région , au milieu de la tempête des hostilités transfrontalières pendant la guerre entre Israël et le Hamas , et avec les  tensions de la pré-guerre d 'Israël  avec la République islamique d’Iran .
 
Signe concret de la dégradation de la situation dans la région, le ministère a également demandé le « retour des familles des agents diplomatiques de Téhéran » ainsi que l’interdiction des missions de fonctionnaires français dans ces pays.

Quant à la situation en Mer Rouge, où les rebelles houthis ont mené des dizaines d’attaques depuis novembre, « la France poursuivra son engagement pour garantir la sûreté maritime et la liberté de navigation, conformément au droit international », assure le Quai d’Orsay.

Et à propos des Houthis , contrairement à ce qui se dit il n'y a que la Chine qui subit des pertes avec les drones qui prennent pour cible les bateaux en Mer rouge ! 

Jeudi, les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils restreignaient les mouvements en Israël des membres de leur personnel diplomatique et de leurs familles. Le général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouvant actuellement en Israël pour discuter avec les dirigeants militaires du pays des « menaces sécuritaires dans la région », a fait savoir le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.

Selon lui, cette visite, prévue avant les menaces iraniennes, a été avancée « en raison des récents développements ». La compagnie aérienne allemande Lufthansa a, par ailleurs, annoncé qu’elle prolongeait la suspension de ses vols en partance et en direction de Téhéran, « probablement jusqu’à samedi inclus », en raison de ces tensions.   

Les discussions pour une trêve à Gaza , un marché de dupes !?

De la fumée après une frappe israélienne sur le village de Majdel Zoun, dans le sud du Liban, le 5 mars 2024,
Le dilemme de Téhéran , coup de bluff des Américains  ?

Mercredi, le Guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, avait assuré, dans un discours retransmis en direct à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr, que « le régime maléfique  d 'Israël  avait fait une erreur, qu’il devait être puni et serait puni ».

 Le 1er avril, des frappes attribuées à l’aviation israélienne avaient détruit le consulat iranien à Damas et ont fait seize morts, dont sept membres du corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Après des entretiens téléphoniques avec ses homologues allemand, australien et britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a évoqué la « nécessité » pour Téhéran de répondre à ces frappes, tout en cherchant à « éviter les tensions ». 

Le ministre israélien des affaires étrangères, Israël Katz, avait répliqué  : « Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l’Iran. » « Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à plein régime (…), mais nous nous préparons aussi à faire face à des défis sur d’autres théâtres » d’opérations, avait prévenu jeudi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

 Soutien « inébranlable » de Joe Biden à Israël

La Maison Blanche avait précisé jeudi avoir « mis en garde » l’Iran, tandis que le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, s’est entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’Etat.

« Comme je l’ai dit au premier ministre Nétanyahou, notre engagement pour la sécurité d’Israël face à ces menaces de l’Iran et de ses alliés est inébranlable, a par ailleurs déclaré cette semaine le président américain, Joe Biden, avant d’insister : Je répète : inébranlable. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour protéger la sécurité d’Israël. »

La Russie et l’Allemagne ont appelé, de leur côté, à la « retenue », afin d’éviter une escalade au Proche-Orient. Cette potentielle réplique de l’Iran aux frappes israéliennes contre son consulat survient alors que les discussions diplomatiques autour d’une trêve entre Israël et le Hamas n’ont pas permis jusqu’à présent de parvenir à un compromis.

Jeudi, Israël avait accusé le Hamas de « tourner le dos » à une « offre très raisonnable ». en vue d’une trêve .
 
 La dernière proposition avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël et le retour chez eux des habitants du nord du territoire déplacés par la guerre, selon une source du Hamas auprès de l’Agence France-Presse (AFP). 

 Le Hamas exige avant tout accord un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation importante de l’aide humanitaire, un retour des déplacés et un accord « sérieux » d’échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

Le chef du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, soutient que la mort, survenue plus tôt cette semaine, de trois de ses fils dans une frappe israélienne à Gaza n’était pas à même de  faire fléchir sa position dans les négociations.

Ces présumées négociations pour un cessez-le-feu ne sont qu'une mascarade et ont tout l'air d'un marché de dupes car Netanyahou n'a pas l'intention de décider d'une trêve et comme le Hamas incarne désormais la seule véritable résistance face à Israël  , Tel-Aviv espère en finir avec les milices islamiques  Palestiniennes !

Nonobstant le risque d'extension du conflit et la menace d'un embrasement régional, voire d'une déflagration nucléaire, le président Joe Biden a appelé l'Iran à ne pas attaquer, mais le dilemme de Téhéran est de ne pas perdre la face dans cette région du Levant .

Pour terminer, en conclusion,  Téhéran peut-il néanmoins prendre le risque d'une défaite cinglante  face aux Américains !?


Hafid FASSI FIHRI

Avec AFP  
 




Hafid Fassi Fihri est un journaliste atypique , un personnage hors-normes . Ce qu'il affectionne, le… En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 12 Avril 2024
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