L'Allemagne s'inquiète des conséquences du retour de Donald Trump à la Maison Blanche
Les répercussions potentielles de son élection sur les relations transatlantiques, déjà mises à rude épreuve lors de son premier mandat, préoccupent les responsables politiques et les acteurs économiques outre-Rhin. En jeu : des dizaines de milliers d’emplois menacés par la possible mise en place de droits de douane prohibitifs sur les importations européennes, notamment dans le secteur automobile.
Durant son premier mandat, Trump avait instauré une politique protectionniste marquée par le slogan "America First". Cette stratégie avait conduit à une guerre commerciale avec plusieurs partenaires, y compris l’Union européenne. L’Allemagne, dont l’économie repose en grande partie sur ses exportations, avait été particulièrement touchée. Les constructeurs automobiles allemands, comme Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz, avaient dû faire face à des taxes douanières accrues, ce qui avait affecté leur compétitivité sur le marché américain.
"Un retour de Trump pourrait raviver ces tensions commerciales et fragiliser encore davantage l’industrie allemande, déjà confrontée à des défis liés à la transition énergétique et à l’inflation", explique un analyste économique. Au-delà des enjeux commerciaux, l’Allemagne redoute également un affaiblissement des alliances internationales. Sous Trump, les États-Unis s’étaient retirés de plusieurs accords multilatéraux, comme l’Accord de Paris sur le climat, et avaient remis en question leur engagement au sein de l’OTAN, suscitant des doutes sur la fiabilité de Washington en tant qu’allié stratégique.
Par ailleurs, cette situation rappelle les craintes exprimées par d’autres pays européens, qui voient dans le retour de Trump une menace pour la stabilité des relations transatlantiques. En comparaison, l’administration Biden avait cherché à restaurer ces liens, notamment en renforçant la coopération sur des dossiers clés comme le climat et la sécurité.
Enfin, l’Allemagne devra se préparer à cette éventualité en diversifiant ses marchés d’exportation et en renforçant ses partenariats avec d’autres puissances économiques, comme la Chine et l’Inde. À long terme, cette incertitude pourrait pousser l’Union européenne à accélérer sa quête d’autonomie stratégique, en réduisant sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.