Décrivant une situation d’« oppression grave, accentuée et systématique », la résolution souligne la mise en œuvre par les talibans d’un système fondé sur l’exclusion, la ségrégation et la négation de la dignité humaine des femmes. Elle a été adoptée par 116 voix pour, contre seulement deux oppositions (les États-Unis et Israël), tandis que 12 pays se sont abstenus.
Les États membres demandent expressément aux talibans d’abroger certaines de leurs mesures les plus restrictives, notamment la loi sur la Propagation de la vertu et la Prévention du vice, qui aggrave les atteintes aux droits humains, en particulier ceux des femmes et des filles, ainsi qu’aux libertés fondamentales de l’ensemble de la population afghane.
Vers une réponse internationale plus coordonnée
La résolution met également en avant les discussions de Doha, initiées en 2023 par l’ONU, visant à coordonner la réponse internationale face au régime taliban. Pour la première fois, en juillet 2024, des représentants du gouvernement afghan ont pris part à ces pourparlers.
Dans ce contexte, les Nations unies recommandent la nomination d’un coordinateur international chargé de structurer et d’harmoniser les actions diplomatiques menées à l’égard des talibans. Une proposition qui n’a pas été soutenue par les États-Unis, opposés au texte.
Le représentant américain, Jonathan Shrier, a justifié ce refus en dénonçant l’inefficacité des efforts diplomatiques actuels :
« Quatre ans après leur retour au pouvoir, nous dialoguons encore avec les mêmes responsables talibans, sans exiger de résultats concrets. Les États-Unis refusent désormais de cautionner un tel comportement. »
Depuis la prise de Kaboul par les talibans en 2021, les femmes afghanes sont soumises à une marginalisation croissante : interdiction d’étudier, de travailler dans de nombreux secteurs, de voyager seules, ou même de se faire soigner dans certains cas.
Fait marquant, la Russie est récemment devenue le premier pays à reconnaître officiellement le gouvernement taliban, une décision qui pourrait influencer la dynamique diplomatique autour de l’Afghanistan.