Un emprunt commun pour éviter la rupture financière
L’urgence était réelle. Kiev risquait de se retrouver à court de liquidités dès le premier trimestre 2026, notamment après le désengagement financier des États-Unis décidé par Donald Trump. Pour éviter un effondrement de l’effort de guerre ukrainien, l’UE a opté pour un emprunt commun, une solution déjà utilisée lors de la crise du Covid, mais jamais à ce niveau pour soutenir un pays en guerre.
Les 90 milliards d’euros couvriront environ deux tiers des besoins financiers estimés de l’Ukraine, évalués à 137 milliards. Le reste devra être assuré par d’autres alliés comme le Canada ou la Norvège.
Les avoirs russes, ligne rouge toujours intacte
Malgré des semaines de discussions, l’Union n’est pas parvenue à s’entendre sur l’utilisation des avoirs russes gelés, principalement localisés en Belgique. Le sujet reste explosif. Risques juridiques, craintes de représailles et incertitudes financières ont freiné toute décision. Moscou n’a pas manqué de saluer ce choix, parlant d’une victoire du droit et du bon sens.
Pour Volodymyr Zelensky, présent à Bruxelles, l’essentiel est ailleurs. Le président ukrainien a salué un soutien qui renforce la résilience de son pays, tout en rappelant l’importance de maintenir les actifs russes immobilisés.
Un signal politique fort envoyé à Moscou
Côté européen, le message est assumé. Le chancelier allemand Friedrich Merz estime que seule une pression financière durable peut forcer Vladimir Poutine à revoir sa stratégie. Ursula von der Leyen a précisé que le prêt accordé à Kiev serait à taux zéro et ne serait remboursé que si la Russie verse des réparations.
Cet accord arraché au terme de longues négociations marque un tournant. L’Union européenne s’impose désormais comme le principal pilier financier de l’Ukraine, tout en révélant ses lignes de fracture internes. Le soutien est là, massif, mais le débat sur les avoirs russes reste entier.