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L’amour, une affaire d’hormones ?


Rédigé par le Vendredi 30 Mai 2025

La médecine semble aujourd’hui avoir percé le mystère du coup de foudre et de l’amour : tout ne serait qu’une question de chimie cérébrale.



L’amour, une affaire d’hormones ?

L’attirance entre deux êtres humains naît grâce aux phéromones, des substances chimiques produites par nos glandes. Chez l’homme, elles sont sécrétées par la sueur, notamment sous les aisselles, et chez la femme par les sécrétions vaginales. Ces phéromones sont captées par l’organe voméronasal, situé dans le nez. Une odeur peut attirer certaines personnes, en repousser d’autres. L’attirance est souvent plus forte entre individus aux patrimoines génétiques très différents : les contraires s’attirent, biologiquement parlant.

Lorsque l’on tombe amoureux, le cerveau s’emballe sous l’effet de la dopamine, l’hormone du plaisir. Cette même molécule est libérée lorsqu’on mange du chocolat, consomme de la drogue ou fait l’amour. Elle active le circuit de la récompense, entraînant un état d’euphorie qui pousse à rechercher sans cesse la présence de l’être aimé. En bloquant la dopamine chez des souris, des chercheurs ont observé que les mâles cessaient d’être attirés par les femelles.

L’amoureux devient ainsi dépendant, à la manière d’un toxicomane : il pense à l’autre sans relâche, cherche à entendre sa voix, à sentir son odeur, à regarder ses photos… Des études aux États-Unis ont révélé que certaines zones du cerveau des personnes amoureuses s’activent à la vue de l’être aimé de la même manière que chez les consommateurs de cocaïne.

Et comme toute addiction, l’amour peut entraîner une forme de manque. Une rupture ou une déception amoureuse peut provoquer une réelle dépression. C’est pourquoi certains centres de traitement des addictions aux États-Unis proposent aujourd’hui des cures de désintoxication… pour les amoureux.

Une autre hormone joue un rôle clé dans cet état : la phényléthylamine (PEA), aussi appelée hormone de la passion. Elle provoque bien-être, excitation, euphorie, perte d’appétit, hyperactivité, insomnie... mais son effet s’estompe avec le temps. Le cerveau finit par s’y habituer, et la passion s’affaiblit peu à peu, remplacée par la routine. Certains cherchent alors à revivre ces sensations en multipliant les conquêtes, à la recherche d’un nouveau « shoot » amoureux.

Heureusement, l’ocytocine, surnommée l’hormone de l’attachement, entre en scène pour sauver le couple. Elle favorise le lien durable, comme celui qui unit la mère à son bébé lors de l’allaitement. Chez les espèces monogames, elle est libérée dès le premier rapport sexuel. Véritable colle hormonale, elle renforce les liens à mesure que la passion diminue. Elle apaise, réduit l’anxiété, renforce le système immunitaire, et pourrait même aider à la guérison de certaines maladies.

Sa production est stimulée par le contact physique : les caresses, les baisers, les rapports sexuels, mais aussi les attentions du quotidien, les paroles douces, les gestes tendres. Les couples qui entretiennent ces habitudes libèrent régulièrement de l’ocytocine, ce qui renforce leur bonheur commun.


​Comment alors faire durer l’amour, une fois la passion des débuts envolée ?

La réponse ne se trouve pas seulement dans la chimie du cerveau, mais dans les comportements amoureux : la tendresse, l’écoute, la générosité, la communication, la séduction renouvelée, les projets partagés…

La sensualité, les gestes tendres et les moments de complicité nourrissent l’ocytocine et maintiennent le lien affectif. En somme, si la passion est un feu de paille allumé par la PEA, c’est l’ocytocine qui en entretient la flamme sur la durée.

À bon entendeur… aimez avec le cœur, mais aussi avec un peu de science !

Dopamine, Phényléthylamine (PEA), Ocytocine, Sérotonine, Endorphines, Testostérone





Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec… En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 30 Mai 2025
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