L’art d’Alger de se faire des ennemis


Rédigé par le Dimanche 24 Octobre 2021



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Se faire gratuitement des ennemis est un art dans lequel excelle le régime algérien.

Voilà donc Ramtane Lamamra, l’inénarrable chef de la diplomatie algérienne, qui se mêle, avec ses gros sabots, du différent égypto-éthiopien. Effet éléphant dans un magasin de porcelaine garanti.

Suite à sa rencontre avec son homologue éthiopien, Demeke Mekonnen, en marge de la 39ème session des travaux du Conseil exécutif de l'Union Africaine, qui s’est déroulée à Addis-Abeba, Lamara a déclaré que son pays allait ‘expliquer’ la position de l’Ethiopie sur la construction du barrage de la ‘Renaissance’, en amont du Nil, aux autres pays arabes, qui soutiennent, rappelons le, fermement la position de l’Egypte à ce sujet.

Il va sans dire que les Egyptiens n’ont pas du tout apprécié cette pseudo-médiation algérienne qui brisait les rangs de la solidarité arabe. Alger ne se rend même pas compte que pour le Caire, comme pour Khartoum d’ailleurs, la question du barrage construit par l’Ethiopie sur le Nil est existentielle.

Mais il semblerait que les dirigeants algériens deviennent masochistes et se plaisent à recevoir des ‘gifles’ diplomatiques les unes après les autres.

Le soutien réaffirmé de l’Arabie Saoudite et du Qatar à la marocanité du Sahara devant la 4ème commission de l'assemblée générale des Nations Unies, le 20 octobre, n’a été que la dernière humiliation en date subie par la diplomatie algérienne.

Auparavant, ce qui a suscité la moquerie des Algériens sur les réseaux sociaux est le retour en douce de leur ambassadeur à Paris, Mohamed Antar Daoud, une vingtaine de jours après son rappel fracassant par Alger. Et ce sans que Paris n’accorde la moindre concession. La Honte !

Qu’Emmanuel Macron rappelle aux Algériens qu’ils étaient déjà sous la coupe des Turcs ottomans avant de passer sous celle des Français, ou qu’il souligne l’exploitation de la rente mémorielle par les caporaux d’Alger, ces derniers se contentent de grogner un peu, avant de baisser la tête face à toute offense infligée par la France.

Pas question de rompre les relations diplomatiques avec la France, même si elle accueille le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), accusé de terrorisme par le régime algérien.

Les Israéliens, pour leur part, se délectent des accusations sans fondements de soutien au terrorisme portées par le régime d’Alger contre Tel-Aviv et Rabat, outre sa tentative de remettre en cause le statut de membre observateur accordé par l’UA à l’Etat hébreu, une occasion en or de faire étalage de la solidité des liens entre Israël et Rabat.

Surtout que les autorités marocaines n’ont pas daigné réagir aux provocations algériennes en série, ce qui a fait pleurer de rage les caporaux d’Alger.

Les Russes ont failli glisser sur la peau de banane que leur a posée le Général en couches-culottes Saïd Chengriha. La présence des mercenaires de Wagner à quelques encablures des marches Sud du royaume ne saurait être ni tenue secrète, ni supportée. Heureusement que les bonnes affaires entre le Maroc et la Russie sont meilleures conseillères.

Depuis que Lamamra a été rappelé à la tête de la diplomatie algérienne, cette dernière n’arrête pas de subir des revers. Sa voix n’est plus audible ni en Afrique, ni dans le monde arabe, ni sur les bords de la Seine, du Potomac ou de la Moskova.

On s’imagine notre cher Nasser Bourita en train de se plier de rire. C’est un réel plaisir d’avoir un adversaire qui vous mâche littéralement le travail.




Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 24 Octobre 2021
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