La Lune, prochain terrain d’affirmation géopolitique ?

Un partenariat sino-russe inédit pour conquérir l’espace lunaire


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 21 Mai 2025



L’atome russe au service de l’énergie lunaire

La Russie et la Chine viennent de franchir un nouveau cap dans leur partenariat stratégique spatial. Selon les premières informations confirmées par l’agence spatiale russe Roscosmos, Moscou s’engage officiellement à concevoir et livrer le réacteur nucléaire qui alimentera en électricité la future base lunaire chinoise. Cette base, dont la mise en service est envisagée à l’horizon 2035, est un élément central du programme lunaire de Pékin, baptisé ILRS (International Lunar Research Station).

Vers une indépendance énergétique hors Terre
L’un des plus grands défis pour une base habitée sur la Lune reste l’approvisionnement énergétique, notamment durant les longues nuits lunaires qui durent près de deux semaines. Le recours à un réacteur nucléaire s’impose donc comme une solution durable et puissante face aux limites des panneaux solaires. Pour la Russie, ce projet permet de valoriser son expertise historique dans la propulsion nucléaire spatiale, initiée dès l’ère soviétique.

Une collaboration qui résonne jusqu’à Washington
Alors que les États-Unis et leurs alliés poursuivent leur programme Artemis, centré sur une station orbitale lunaire et des missions habitées régulières, ce projet sino-russe apparaît comme un contrepoids stratégique. La Russie, isolée par les sanctions occidentales, trouve dans ce partenariat une opportunité de réaffirmer sa puissance scientifique et technologique, tandis que la Chine s’appuie sur Moscou pour combler certaines lacunes industrielles.

Un rêve scientifique, un défi politique
Officiellement, cette base vise à favoriser la recherche scientifique internationale, l’exploration robotique puis humaine, et l’étude des ressources lunaires. Mais derrière les discours, la Lune redevient un enjeu de rivalité entre puissances. L’intégration d’une technologie nucléaire dans un projet spatial suscite par ailleurs des interrogations sur les risques environnementaux et les normes internationales.

Et si ce réacteur n’était que le début d’une militarisation dissimulée de la Lune ? La coopération sino-russe, loin d’être seulement technologique, pourrait marquer une volonté commune d’affirmer leur souveraineté dans un espace extra-atmosphérique encore juridiquement flou. À quand une charte lunaire véritablement contraignante ?


 

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Mercredi 21 Mai 2025
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