FaceTime sur liste noire : le Kremlin muscle sa souveraineté numérique
Selon les médias russes, Roskomnadzor a diffusé un communiqué affirmant que FaceTime servait à « organiser et mener des attentats terroristes dans le pays, recruter des auteurs, et commettre des crimes contre des citoyens russes ». Une justification lourde, qui intervient alors que Moscou renforce depuis plusieurs mois son contrôle strict de l’espace numérique.
Ce blocage survient également dans un contexte où d’autres géants technologiques occidentaux ont déjà été visés. Les autorités russes accusent ces plateformes de ne pas coopérer suffisamment avec les forces de l’ordre, notamment dans des enquêtes liées au terrorisme ou à la fraude.
L’interdiction de FaceTime n’est pas un événement isolé. La Russie a récemment multiplié les restrictions contre différentes plateformes étrangères, accusées de diffuser des contenus jugés contraires aux valeurs de l’État ou de refuser la transmission de données aux autorités. Dans la foulée, Moscou a également bloqué Roblox, à qui elle reproche l’apologie du terrorisme et la diffusion de contenu LGBT, deux motifs devenus centraux dans l’arsenal justifiant la censure numérique en Russie.
Cette stratégie s’inscrit dans un mouvement plus large : celui de la construction d’un Internet souverain, contrôlé par l’État et moins dépendant des technologies occidentales. Le Kremlin promeut d’ailleurs sa propre messagerie, MAX, présentée comme une alternative nationale. Pour de nombreux spécialistes, cette application pourrait devenir un outil de surveillance accrue, même si les médias officiels rejettent fermement ces accusations.
La mise à l’écart de FaceTime marque une nouvelle étape dans la stratégie russe visant à resserrer le contrôle sur le Web et à limiter l’accès aux plateformes non contrôlées par l’État. Si cette dynamique se poursuit, d’autres applications occidentales pourraient connaître le même sort. Face à ces restrictions croissantes, la question devient inévitable : la Russie se dirige-t-elle vers un Internet totalement fermé, pensé sur le modèle d’un intranet national ? Les prochains mois pourraient apporter la réponse.