Un choc pour le modèle actuel de production au Maroc
L’Union européenne a acté une décision historique : dès 2035, la vente de voitures neuves à moteur thermique sera interdite sur son territoire. Cette mesure vise à accélérer la transition vers la mobilité propre et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais derrière cette ambition environnementale, une question cruciale se pose pour le Maroc : comment cette décision va-t-elle impacter son industrie automobile, largement tournée vers l’exportation vers l’Europe ?
Le secteur automobile est le premier exportateur du Maroc, avec 141,7 milliards de dirhams de recettes en 2023, dépassant les phosphates et les transferts des MRE. Environ 85 % des véhicules produits dans le pays sont destinés à l’Europe, notamment vers la France, l’Espagne et l’Italie.
Aujourd’hui, la production marocaine repose principalement sur les véhicules thermiques, fabriqués par Renault (usine de Tanger) et Stellantis (usine de Kénitra). L’interdiction des moteurs thermiques en Europe oblige ces constructeurs à adapter leurs chaînes de production et à accélérer le passage vers les véhicules électriques (VE).
Le défi est double :
Adapter les chaînes de production existantes pour fabriquer des VE.
Attirer de nouveaux investisseurs spécialisés dans l’électromobilité.
Un virage électrique déjà amorcé au Maroc ?
Face à cette échéance, le Maroc a commencé à structurer son offre pour ne pas être dépassé. Plusieurs projets d’envergure ont été annoncés en 2023 et 2024 :
22,5 milliards de dirhams d’investissements validés pour développer un écosystème de mobilité électrique. Installation de 2 500 bornes de recharge d’ici 2026, via l’Association Professionnelle Intersectorielle pour la Mobilité Électrique (APIME). Développement d’une filière de fabrication de batteries électriques, avec des investissements d’entreprises chinoises et canadiennes. Lancement de NEO Motors, premier constructeur marocain de voitures électriques, visant à proposer des modèles abordables pour le marché local et africain.
Malgré ces initiatives, la production de VE reste encore marginale au Maroc. L’industrie doit accélérer sa mutation pour ne pas perdre ses parts de marché en Europe.
Quels risques pour l’industrie automobile marocaine ?
L’interdiction des véhicules thermiques en Europe constitue une menace pour le modèle industriel actuel du Maroc. Plusieurs risques sont à anticiper :
Un ralentissement des exportations si la transition n’est pas rapide : les usines marocaines doivent s’adapter rapidement pour rester compétitives. Une dépendance aux importations de batteries et composants VE : la Chine domine actuellement la production de batteries lithium-ion. Des pertes d’emplois dans la production de moteurs thermiques : il faudra reconvertir une partie de la main-d’œuvre vers les technologies électriques. Un coût d’adaptation élevé pour les usines : transformer les lignes de production pour passer au 100 % électrique nécessite des investissements massifs.
Le Maroc ne peut pas se permettre de rester à la traîne. Une opportunité à saisir : faire du Maroc un hub du véhicule électrique
Malgré ces défis, cette transition peut devenir un atout stratégique pour le Maroc s’il parvient à se positionner comme un hub de production de véhicules électriques pour l’Europe et l’Afrique.
Des atouts déjà en place :
Une main-d’œuvre qualifiée et un coût de production compétitif.
Un accès privilégié aux marchés européens grâce aux accords de libre-échange.
Un mix énergétique de plus en plus vert, avec 52 % d’énergies renouvelables prévues d’ici 2030, ce qui peut séduire les constructeurs soucieux de réduire leur empreinte carbone.
Les prochaines étapes pour réussir la transition :
Attirer de nouveaux constructeurs spécialisés dans l’électrique (BYD, Tesla, Hyundai…). Développer un écosystème local de batteries électriques, en exploitant les énergies renouvelables. Renforcer la formation et la reconversion des travailleurs pour accompagner l’évolution technologique du secteur.
Si le Maroc parvient à relever ces défis, il pourrait non seulement préserver ses parts de marché, mais aussi devenir un acteur majeur de la mobilité électrique en Afrique et en Méditerranée. L’interdiction des voitures thermiques en Europe en 2035 n’est pas seulement un défi pour l’industrie marocaine, c’est une occasion unique de réinventer son modèle automobile et de prendre une longueur d’avance.
Le secteur automobile est le premier exportateur du Maroc, avec 141,7 milliards de dirhams de recettes en 2023, dépassant les phosphates et les transferts des MRE. Environ 85 % des véhicules produits dans le pays sont destinés à l’Europe, notamment vers la France, l’Espagne et l’Italie.
Aujourd’hui, la production marocaine repose principalement sur les véhicules thermiques, fabriqués par Renault (usine de Tanger) et Stellantis (usine de Kénitra). L’interdiction des moteurs thermiques en Europe oblige ces constructeurs à adapter leurs chaînes de production et à accélérer le passage vers les véhicules électriques (VE).
Le défi est double :
Adapter les chaînes de production existantes pour fabriquer des VE.
Attirer de nouveaux investisseurs spécialisés dans l’électromobilité.
Un virage électrique déjà amorcé au Maroc ?
Face à cette échéance, le Maroc a commencé à structurer son offre pour ne pas être dépassé. Plusieurs projets d’envergure ont été annoncés en 2023 et 2024 :
22,5 milliards de dirhams d’investissements validés pour développer un écosystème de mobilité électrique. Installation de 2 500 bornes de recharge d’ici 2026, via l’Association Professionnelle Intersectorielle pour la Mobilité Électrique (APIME). Développement d’une filière de fabrication de batteries électriques, avec des investissements d’entreprises chinoises et canadiennes. Lancement de NEO Motors, premier constructeur marocain de voitures électriques, visant à proposer des modèles abordables pour le marché local et africain.
Malgré ces initiatives, la production de VE reste encore marginale au Maroc. L’industrie doit accélérer sa mutation pour ne pas perdre ses parts de marché en Europe.
Quels risques pour l’industrie automobile marocaine ?
L’interdiction des véhicules thermiques en Europe constitue une menace pour le modèle industriel actuel du Maroc. Plusieurs risques sont à anticiper :
Un ralentissement des exportations si la transition n’est pas rapide : les usines marocaines doivent s’adapter rapidement pour rester compétitives. Une dépendance aux importations de batteries et composants VE : la Chine domine actuellement la production de batteries lithium-ion. Des pertes d’emplois dans la production de moteurs thermiques : il faudra reconvertir une partie de la main-d’œuvre vers les technologies électriques. Un coût d’adaptation élevé pour les usines : transformer les lignes de production pour passer au 100 % électrique nécessite des investissements massifs.
Le Maroc ne peut pas se permettre de rester à la traîne. Une opportunité à saisir : faire du Maroc un hub du véhicule électrique
Malgré ces défis, cette transition peut devenir un atout stratégique pour le Maroc s’il parvient à se positionner comme un hub de production de véhicules électriques pour l’Europe et l’Afrique.
Des atouts déjà en place :
Une main-d’œuvre qualifiée et un coût de production compétitif.
Un accès privilégié aux marchés européens grâce aux accords de libre-échange.
Un mix énergétique de plus en plus vert, avec 52 % d’énergies renouvelables prévues d’ici 2030, ce qui peut séduire les constructeurs soucieux de réduire leur empreinte carbone.
Les prochaines étapes pour réussir la transition :
Attirer de nouveaux constructeurs spécialisés dans l’électrique (BYD, Tesla, Hyundai…). Développer un écosystème local de batteries électriques, en exploitant les énergies renouvelables. Renforcer la formation et la reconversion des travailleurs pour accompagner l’évolution technologique du secteur.
Si le Maroc parvient à relever ces défis, il pourrait non seulement préserver ses parts de marché, mais aussi devenir un acteur majeur de la mobilité électrique en Afrique et en Méditerranée. L’interdiction des voitures thermiques en Europe en 2035 n’est pas seulement un défi pour l’industrie marocaine, c’est une occasion unique de réinventer son modèle automobile et de prendre une longueur d’avance.