La guerre russe en Ukraine. Un pas géant vers l’inconnu


Dans son ouvrage « De la Guerre », l’officier prussien Carl Von Clausewitz (qui avait opéré contre Napoléon au début du dix-neuvième siècle) définit la guerre comme étant « un acte de violence dont l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté »



Par Lahcen Haddad

Dans son ouvrage « De la Guerre », l’officier prussien Carl Von Clausewitz (qui avait opéré contre Napoléon au début du dix-neuvième siècle) définit la guerre comme étant « un acte de violence dont l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ».

Le Président russe, Vladimir Poutine, voudrait, par son attaque contre l’Ukraine, contraindre celle-ci à demeurer, ou redevenir un rempart contre les velléités occidentales de vouloir étendre l’OTAN à l’Est de l’Europe, affaiblir la Russie et empêcher la renaissance de la grandeur russe tant chantée par le Président russe, une grandeur qui ferait un écho heureux du monde soviétique construit de toute pièce par Joseph Staline et de l’empire russe nourri et défendu par tous les Csars depuis Pierre Premier (1721) jusqu’ à la fin du règne des Romanov en 1917.

Le même Clausewitz est derrière le fameux dicton « La guerre n’est qu’un prolongement de la politique par d’autres moyens ». La politique que veut imposer le Président Poutine à l’Occident et à l’Ukraine est un engagement écrit de ne pas étendre les forces de l’OTAN jusqu’aux frontières russes, ce qui constituerait à ses yeux une menace directe à un nouvel ordre d’une Russie entourée de pays satellites ou au moins neutres et non nuisibles aux desseins géostratégiques de Moscou. Néanmoins, en déclenchant une Blitzkrieg contre l’Ukraine, l’objectif politique que le Président Poutine voudrait atteindre n’est pas clair. 

Il n’est pas clair non plus quel genre de guerre le Président Poutine compte mener contre les Ukrainiens. Une guerre totale pour déloger le gouvernement actuel de Volodymyr Zelensky (qualifié de pro-Nazi par Poutine en référence à l’aide apportée par certains antirusses ukrainiens à l’Allemagne nazie quand elle avait attaqué l’URSS à partir de juin 1941) et mettre un gouvernement pro-russe à sa place ? Option coûteuse en vies humaines et en financement de l’effort de guerre, surtout si les milices s’organisent autour et à l’intérieur de Kiev et mènent une guérilla urbaine, aidée par les occidentaux, contre l’armée russe.

Rédigé par Lahcen Haddad 


Vendredi 25 Février 2022

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