La jeunesse, toujours connectée


Rédigé par Bouteina BENNANI le Samedi 12 Décembre 2020

3 heures par jour sur les réseaux sociaux est associé à un risque de santé mentale

De nos jours, jeunes et enfants font de la tablette, du Smartphone et de l’ordinateur leur interface de prédilection. Dès 3 ans, les petits enfants manipulent les touches et surfent sur internet à la recherche de chansons et des dessins animés, aussi facilement qu’ils attrapent le biberon ou le sein pour se nourrir. De la modération et encore de la modération, préviennent les scientifiques, surtout en cette période sanitaire où les sorties sont déconseillées.




 

Cette accoutumance chez les jeunes, voire, les tout petits enfants, est de plus en plus alarmante. Les parents en font le même sermon que pour la tétine: « Prends et tais-toi ». Ils sont tellement stressés et absorbés par le quotidien que leur donner ces gadgets pour les calmer et rester dispo pour un moment devient une habitude. Le plus flagrant, c’est que certains parents en font même l’éloge, ils sont fiers de ces comportements : «  Regarde comment ma fille manipule la tablette, bientôt c’est elle qui va m’apprendre ! », ou bien font de l’achat d’une tablette une condition sine qua none d’un bon bulletin scolaire. Même les enfants choisissent et valorisent leurs achats, d’année en année, via des publicités imposées, entrecoupant  leurs dessins animés favoris et s’imposent :« Au prochain achoura, papa m’achètera ma tablette et personne n’y touchera ».

 

Entre inquiétude des parents et leur tolérance démesurée

Les parents ont de plus en plus peur de laisser leurs filles et garçons de 12 ans et plus dans la rue ou au sein de clubs. La phobie des mauvaises fréquentations les poussent à leur procurer tout ce dont ils ont besoin pour les calmer et ne pas créer de problèmes. Ils ont trouvé la formule magique pour les préserver des aléas de la rue, dans ces objets connectés et consoles de jeux, mésestimant les autres dangers de santé, de dérive, de cybercriminalité, de terrorisme ou autres. Ils passent toute la journée et une partie de la nuit, dans leur coin, les yeux rivés sur l’écran, un champ de vision si petit qui peut s’avérer d’autant plus nuisible qu’utile.

Selon un rapport intitulé « Digital 2020 », publié en février 2020 par "We are Social", en partenariat avec "Hootsuite", les internautes marocains d’âge variant entre 16 et 64 ans passent en moyenne entre 3 heures et 31 minutes sur internet et 2h25 sur les réseaux sociaux,  tous appareils confondus (ce temps est parfois de 9 h). Une habitude qui, normalement, se propage dans toute la maisonnée. Ce laps horaire dépasse de loin celui de l’Organisation Mondiale de la Santé qui recommande une heure par jour maximum et pour qui, les enfants d’âge préscolaire (2-3 ans) passent trop de temps devant les écrans, 7 fois plus, attesté par une étude de recherche de l’Université de Calgary (qui a suivi 3600 enfants d’âge préscolaire).

 

Risques encourus

Selon une enquête américaine, en trois temps, publiée sur JAMA psychiatrie en 2019, les adolescents qui passent plus de 3 heures par jour sur les réseaux sociaux peuvent être exposés à un risque accru de problèmes de santé mentale, en particulier d'intériorisation et d’externalisation.  Cette génération hyperconnectée risque, en plus d’une accoutumance démesurée, des troubles d’insomnie, le cyber-harcèlement...Il est à noter aussi que la dépression et l’anxiété ont augmenté de plus de 70% ces 25 dernières années.





Samedi 12 Décembre 2020
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