La leçon de mathématiques


Rédigé par le Jeudi 31 Juillet 2025

Pour la deuxième année consécutive, sur les soixante étrangers admis au concours de l'école polytechnique de Paris, il y a cinquante étudiants marocains.



Un plus un ne font pas toujours deux

Une fois de plus , pour la deuxième année consécutive, sur les soixante étrangers admis au concours de l'Ecole Polytechnique de Paris, il y a cinquante étudiants marocains . 

Et régulièrement, des scientifiques marocains sont distingués et remportent le haut de la palme, mais loin de nos frontières seulement ! 
 
Non , un plus un ne font pas toujours deux  car si on est fièrement et haut la main champions du monde de mathématiques , il faudrait qu'on nous explique pourquoi dans tant d'autres secteurs et de disciplines le Maroc reste à ta traine, très loin du compte sans avoir la moyenne  ! 

Si beaucoup vont sauter de joie, ou alors même pas, pour s'extasier de cette excellence made in Morocco , il ne faut surtout pas aller trop vite en besogne car il s'agit certainement de surdoués de mathématiques que beaucoup de pays doivent nous envier ! 

Mais restons positifs , car même si ces champions du monde étaient l'arbre qui cache la forêt ou l'exception qui confirme la règle, il y a une équation qui n'a pas de solution évidente ou d'explication logique !

Ainsi , si une cinquantaine de petits génies arrivent à se distinguer chaque année, sans oublier ceux qui vont intégrer les grandes écoles d'ingénieurs et de commerce au Maroc, en Europe et aux États-Unis, cela ne veut absolument pas dire que le système éducatif national fait dans l'excellence .

Ceci , sans sous -estimer ceux qui choisissent les filières de littérature et de science humaine.  Mais, il faut dire que la qualité et le niveau de l'enseignement sont jaugés à l'aune de l'égalité des chances et d'une dynamique générale.

Il faut de tout pour faire un monde , et pour cela un système éducatif performant se doit d'être d'abord cohérent en donnant à chacun la chance et l'opportunité d'exceller dans ce qu'il sait faire de mieux, qu'il s'agisse d'une discipline sportive ou d'une branche artistique ! Et c'est ce qui explique le classement qui n'est guère reluisant. des universités et écoles marocaines au niveau international !

Maintenant, Si on laisse de côté la fuite organisée des cerveaux, l'équation sans réponse est de savoir si jamais ces polytechniciens revenaient au pays à la fin de leurs études, pour nous gouverner en tant qu' élite scientifique est-ce que cela changerait quelque chose à la gouvernance locale et à la culture qui sévit sous nos cieux !?

La mission des élites est de tirer le pays vers le haut ! 

Pourraient- ils cohabiter avec la culture locale, avec ce qui nous tient lieu d'élite politique et économique ou devront -ils s'adapter au microcosme indigne du Royaume se voulant une puissance régionale émergente qui nous sert de Parlement ? 

Il n'y a qu'une équation à résoudre : comment devenir une véritable puissance et non pas un pays de puissants !?

Une véritable puissance , notamment sur le plan du développement humain, c'est-à-dire sans une population à la traîne et encore moins de régions condamnées à l'exclusion et la marginalisation.

Dans un système qui adopte comme norme la méritocratie, et qui fonctionne dans et avec la normalité,  la mission des élites est , par définition, celle de tirer le pays vers le haut ! 

Non , un plus un ne font pas toujours deux et , en fin des comptes la culture , il faut bien croire , c'est ce qui reste lorsqu'on a  tout perdu !

Hafid Fassi Fihri




Hafid Fassi Fihri est un journaliste atypique , un personnage hors-normes . Ce qu'il affectionne, le… En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 31 Juillet 2025
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