Le chien, principal vecteur de la rage
Dans la majorité des cas, la rage humaine est transmise par la morsure d’un chien infecté. Le problème n’est pas nouveau : la gestion des chiens errants reste un défi, notamment dans les grandes villes mais aussi dans les villages. La vaccination des animaux domestiques est pourtant la clé. Or, aujourd’hui, seul un faible pourcentage des chiens au Maroc est effectivement vacciné contre la rage (environ 14 %).
Ce chiffre parle de lui-même : la rage persiste moins par manque de solutions que par déficit de couverture vaccinale et de sensibilisation.
Ce chiffre parle de lui-même : la rage persiste moins par manque de solutions que par déficit de couverture vaccinale et de sensibilisation.
Une maladie à 100 % évitable
La rage est l’une des rares maladies dont on sait exactement comment la prévenir : vacciner les chiens, et soigner rapidement les personnes mordues. La médecine moderne dispose de vaccins très efficaces, mais ils doivent être administrés rapidement après l’exposition.
Autrement dit, personne ne devrait mourir de rage aujourd’hui. Et pourtant, chaque année, des familles marocaines perdent un proche, souvent faute d’avoir consulté à temps ou faute de structures médicales accessibles dans les zones rurales.
Autrement dit, personne ne devrait mourir de rage aujourd’hui. Et pourtant, chaque année, des familles marocaines perdent un proche, souvent faute d’avoir consulté à temps ou faute de structures médicales accessibles dans les zones rurales.
Entre ignorance et négligence.
Pourquoi la rage continue-t-elle à faire des victimes ? Plusieurs raisons se cumulent :
Beaucoup de personnes ne réalisent pas la gravité de la morsure et n’ont pas le réflexe d’aller à l’hôpital. Certains pensent encore que des remèdes traditionnels suffisent à « purifier » la plaie. Le coût et l’accessibilité du vaccin post-exposition peuvent décourager certaines familles. Enfin, la gestion des chiens errants est souvent réduite à des campagnes d’abattage ponctuelles, peu efficaces à long terme. Le résultat est une maladie qui se maintient, presque silencieuse, mais toujours mortelle.
Beaucoup de personnes ne réalisent pas la gravité de la morsure et n’ont pas le réflexe d’aller à l’hôpital. Certains pensent encore que des remèdes traditionnels suffisent à « purifier » la plaie. Le coût et l’accessibilité du vaccin post-exposition peuvent décourager certaines familles. Enfin, la gestion des chiens errants est souvent réduite à des campagnes d’abattage ponctuelles, peu efficaces à long terme.
Les campagnes de sensibilisation : nécessaires mais pas suffisantes
Ces dernières années, plusieurs initiatives ont été lancées au Maroc pour informer le public et encourager la vaccination des chiens. Des ONG locales collaborent parfois avec les communes pour organiser des campagnes gratuites. Mais l’impact reste limité.
La vraie solution passe par une stratégie nationale ambitieuse : vacciner massivement les chiens, sensibiliser les propriétaires, et créer un suivi vétérinaire régulier. Certains pays ont réussi à éradiquer la rage grâce à ce modèle, preuve que c’est possible.
La vraie solution passe par une stratégie nationale ambitieuse : vacciner massivement les chiens, sensibiliser les propriétaires, et créer un suivi vétérinaire régulier. Certains pays ont réussi à éradiquer la rage grâce à ce modèle, preuve que c’est possible.
La rage à l’heure des réseaux sociaux
La sensibilisation passe aussi désormais par un autre canal : les réseaux sociaux. De plus en plus de vétérinaires, d’associations et même de jeunes influenceurs prennent la parole pour expliquer les bons réflexes : laver la plaie immédiatement à l’eau et au savon, consulter sans attendre, et ne pas négliger la vaccination des animaux de compagnie.
C’est une bonne nouvelle : parler de santé publique en langage simple, sur Instagram ou TikTok, touche directement les jeunes générations, souvent propriétaires de chiens et chats.
C’est une bonne nouvelle : parler de santé publique en langage simple, sur Instagram ou TikTok, touche directement les jeunes générations, souvent propriétaires de chiens et chats.
Un enjeu de santé… et d’image.
À l’approche de la Coupe du Monde 2030, le Maroc veut montrer au monde son dynamisme et sa modernité. Mais pour y arriver, il faudra aussi traiter ces problèmes de santé publique persistants. Voir encore des cas de rage en 2025 est un paradoxe pour un pays qui accueille des événements internationaux.
Au-delà de l’image, il y a surtout la réalité : chaque vie perdue à cause de la rage est une vie évitable. Et c’est peut-être là le message le plus fort : la lutte contre la rage n’est pas une question de moyens médicaux, mais de volonté collective.
Au-delà de l’image, il y a surtout la réalité : chaque vie perdue à cause de la rage est une vie évitable. Et c’est peut-être là le message le plus fort : la lutte contre la rage n’est pas une question de moyens médicaux, mais de volonté collective.
En finir avec la rage, un objectif réaliste
La rage n’est pas une fatalité. Le Maroc dispose déjà des vaccins, des vétérinaires et de l’expertise nécessaire. Ce qui manque, c’est la mobilisation générale : des citoyens qui vaccinent leurs chiens, des communes qui organisent des campagnes efficaces, et une sensibilisation constante.
Si tous ces leviers se mettent en place, la rage pourrait disparaître du paysage sanitaire marocain dans les prochaines années. Ce serait une victoire symbolique et concrète : protéger la santé publique tout en affirmant que le Maroc avance sans laisser derrière lui les fantômes du passé.
Si tous ces leviers se mettent en place, la rage pourrait disparaître du paysage sanitaire marocain dans les prochaines années. Ce serait une victoire symbolique et concrète : protéger la santé publique tout en affirmant que le Maroc avance sans laisser derrière lui les fantômes du passé.