À Lancaster, en Pennsylvanie, le monde moderne s’arrête. Pas de voiture. Pas d’électricité. Pas d’internet. Pas même de téléphone. Les Amish, communauté chrétienne anabaptiste issue du XVIIe siècle, vivent à l’écart, dans une simplicité rigoureuse, calquée sur la Bible et sur les traditions de leurs ancêtres. Et dans l’Amérique technologique, cette enclave hors du temps est presque devenue une attraction touristique.
Le pape défunt appelait à une Église vivante, enracinée dans le monde contemporain. Les Amish, eux, en font presque le contraire : un christianisme gelé, figé dans un passé rêvé. Les femmes n’y sont pas égales aux hommes, la technologie y est jugée corruptrice, et la liberté individuelle s’efface devant la communauté. Les jeunes ont certes une “période de choix” à l’adolescence (la rumspringa), mais dans un cadre où toute pression sociale pousse au retour à l’ordre établi.
Lancaster fascine, amuse, rassure. Comme si cette foi rigide, déconnectée, était inoffensive parce qu’elle parle anglais, cultive le maïs et vend des tartes aux pommes. Pourtant, derrière cette image d’Épinal, il y a une réalité : une vie codifiée, une éducation filtrée par la religion, un refus des progrès sociaux et scientifiques.
L’Occident a décidément deux poids, deux mesures. Le rigorisme chrétien est un folklore. Le rigorisme musulman, une menace.
Le pape défunt appelait à une Église vivante, enracinée dans le monde contemporain. Les Amish, eux, en font presque le contraire : un christianisme gelé, figé dans un passé rêvé. Les femmes n’y sont pas égales aux hommes, la technologie y est jugée corruptrice, et la liberté individuelle s’efface devant la communauté. Les jeunes ont certes une “période de choix” à l’adolescence (la rumspringa), mais dans un cadre où toute pression sociale pousse au retour à l’ordre établi.
Lancaster fascine, amuse, rassure. Comme si cette foi rigide, déconnectée, était inoffensive parce qu’elle parle anglais, cultive le maïs et vend des tartes aux pommes. Pourtant, derrière cette image d’Épinal, il y a une réalité : une vie codifiée, une éducation filtrée par la religion, un refus des progrès sociaux et scientifiques.
L’Occident a décidément deux poids, deux mesures. Le rigorisme chrétien est un folklore. Le rigorisme musulman, une menace.
Certains défendront les Amish au nom du libre arbitre.
D’autres diront que leur non-violence et leur rejet du prosélytisme les rendent inoffensifs. Mais l’absence de violence justifie-t-elle l’oppression douce ? Et surtout : pourquoi le même rigorisme serait-il présenté comme une prison mentale à Téhéran, mais comme une poésie rurale à Lancaster ?