Vers un contrôle plus sophistiqué
Le bilan annuel des concentrations économiques publié par le Conseil de la concurrence confirme l’intensification des mouvements capitalistiques au Maroc en 2024. Sur 162 décisions rendues, 155 autorisations ont été accordées, révélant une forte proportion d’opérations jugées compatibles avec le jeu concurrentiel national. Le Conseil chiffre à plus de 2,81 milliards de dirhams le montant agrégé des engagements financiers directement déclarés dans les dossiers, tout en soulignant que les investissements impliquant des capitaux marocains ont, eux, dépassé 80 milliards de dirhams. Cette asymétrie apparente s’explique: la première donnée renvoie aux engagements (contreparties, investissements spécifiques, ajustements de structure) attachés aux autorisations, tandis que la seconde reflète l’ampleur globale des flux d’investissements mobilisant des fonds domestiques (participations, extensions industrielles, réallocations sectorielles).
Près de 40% des notifications placent l’accroissement de la productivité comme motivation principale. Derrière ce mot-valise se trouvent diverses rationalisations: mutualisation logistique, standardisation de systèmes d’information, optimisation des achats, et montée en gamme technologique. Les autres motifs fréquemment cités – diversification géographique, consolidation de parts de marché ou accélération d’innovation – se situent, selon les premiers commentaires du Conseil, à des niveaux comparables à ceux observés en 2023.
La quasi-absence d’interdictions (seulement sept décisions aboutissant à une non‑autorisation ou à un retrait) traduit soit une phase de maturité dans la structuration en amont des dossiers par les conseils juridiques, soit un biais de sélection: les entreprises renoncent à notifier des projets manifestement problématiques. Le Conseil poursuit sa trajectoire de modernisation méthodologique en élargissant l’analyse aux effets dynamiques (innovation, chaîne de valeur numérique) et aux marchés bifaces, notamment dans les services digitaux et la distribution en ligne.
La poussée des capitaux marocains – plus de 80 Mds DH engagés – reflète une confiance renouvelée dans la résilience macroéconomique malgré un environnement externe volatils (tensions logistiques, fluctuations énergétiques). Elle indique aussi l’intérêt de groupes nationaux pour des intégrations verticales (sécurisation d’approvisionnements) ou horizontales (dimension critique à l’export).
Sur le plan prudentiel, la question de la surveillance post‑autorisation gagne de l’ampleur. Le Conseil évoque, sans détailler, le renforcement de capacités de suivi des engagements comportementaux et structurels. L’enjeu: éviter que des gains d’efficience déclarés ne masquent ultérieurement une réduction de choix ou une hausse indue des barrières à l’entrée. L’intégration accrue d’outils économétriques, couplée à des données sectorielles temps quasi réel (prix, parts de marché estimées), est pressentie comme axe prioritaire.
Pour 2025, trois défis émergent: (1) affiner les tests de pouvoir de marché sur des segments digitalisés où la donnée prime sur l’actif physique, (2) calibrer la doctrine face à la montée de consortiums d’investissement mêlant capitaux institutionnels et industriels, (3) articuler l’analyse de productivité avec les objectifs de durabilité (efficience énergétique, circularité) désormais inclus dans les narratifs stratégiques des parties.
Le taux élevé d’autorisations n’implique pas laxisme: il signale un paysage encore fragmenté dans plusieurs branches où la consolidation peut, sagement encadrée, générer des externalités positives. Reste à surveiller la matérialisation réelle des promesses productives, clef de voûte de l’acceptabilité publique des recompositions capitalistiques.
Près de 40% des notifications placent l’accroissement de la productivité comme motivation principale. Derrière ce mot-valise se trouvent diverses rationalisations: mutualisation logistique, standardisation de systèmes d’information, optimisation des achats, et montée en gamme technologique. Les autres motifs fréquemment cités – diversification géographique, consolidation de parts de marché ou accélération d’innovation – se situent, selon les premiers commentaires du Conseil, à des niveaux comparables à ceux observés en 2023.
La quasi-absence d’interdictions (seulement sept décisions aboutissant à une non‑autorisation ou à un retrait) traduit soit une phase de maturité dans la structuration en amont des dossiers par les conseils juridiques, soit un biais de sélection: les entreprises renoncent à notifier des projets manifestement problématiques. Le Conseil poursuit sa trajectoire de modernisation méthodologique en élargissant l’analyse aux effets dynamiques (innovation, chaîne de valeur numérique) et aux marchés bifaces, notamment dans les services digitaux et la distribution en ligne.
La poussée des capitaux marocains – plus de 80 Mds DH engagés – reflète une confiance renouvelée dans la résilience macroéconomique malgré un environnement externe volatils (tensions logistiques, fluctuations énergétiques). Elle indique aussi l’intérêt de groupes nationaux pour des intégrations verticales (sécurisation d’approvisionnements) ou horizontales (dimension critique à l’export).
Sur le plan prudentiel, la question de la surveillance post‑autorisation gagne de l’ampleur. Le Conseil évoque, sans détailler, le renforcement de capacités de suivi des engagements comportementaux et structurels. L’enjeu: éviter que des gains d’efficience déclarés ne masquent ultérieurement une réduction de choix ou une hausse indue des barrières à l’entrée. L’intégration accrue d’outils économétriques, couplée à des données sectorielles temps quasi réel (prix, parts de marché estimées), est pressentie comme axe prioritaire.
Pour 2025, trois défis émergent: (1) affiner les tests de pouvoir de marché sur des segments digitalisés où la donnée prime sur l’actif physique, (2) calibrer la doctrine face à la montée de consortiums d’investissement mêlant capitaux institutionnels et industriels, (3) articuler l’analyse de productivité avec les objectifs de durabilité (efficience énergétique, circularité) désormais inclus dans les narratifs stratégiques des parties.
Le taux élevé d’autorisations n’implique pas laxisme: il signale un paysage encore fragmenté dans plusieurs branches où la consolidation peut, sagement encadrée, générer des externalités positives. Reste à surveiller la matérialisation réelle des promesses productives, clef de voûte de l’acceptabilité publique des recompositions capitalistiques.