Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh


Rédigé par le Vendredi 7 Novembre 2025

Un tournant diplomatique majeur pour la Syrie : le Conseil de sécurité de l’ONU a voté, ce jeudi, en faveur de la levée des sanctions internationales contre le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à quelques jours de sa visite historique à la Maison Blanche.



La résolution, préparée par les États-Unis, a été adoptée avec 14 voix pour et une abstention (la Chine). Elle retire Ahmad al-Chareh et son ministre de l'Intérieur, Anas Khattab, de la liste des sanctions qui ciblaient des individus et groupes liés à l'État islamique (EI) et Al-Qaïda. Ces sanctions comprenaient une interdiction de voyage, un gel des avoirs et un embargo sur les armes.
 

Cette décision fait suite à une série d’engagements des nouvelles autorités syriennes à « lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, Al-Qaïda, l'EI et leurs groupes affiliés », comme le souligne le texte de la résolution.
 

L’ambassadeur américain, Mike Waltz, a salué cette résolution, la qualifiant de message politique fort qui marque la reconnaissance du fait que « la Syrie est dans une nouvelle ère ». Cette levée des sanctions intervient à un moment clé, avec la visite de Ahmad al-Chareh à Washington, prévue dans les prochains jours, dans un contexte où la Syrie cherche à se repositionner diplomatiquement après plusieurs années d'isolement.
 

Cependant, la Chine s’est abstenue de soutenir la résolution. L’ambassadeur chinois, Fu Cong, a exprimé des préoccupations concernant la présence de combattants terroristes étrangers en Syrie, estimant qu'ils pourraient exploiter la « situation sécuritaire fragile ». Il a déploré que le Conseil de sécurité n'ait pas pleinement évalué les implications sécuritaires de cette levée des sanctions, en soulignant que la situation en Syrie reste complexe et volatile.
 

Le président par intérim, Ahmad al-Chareh, a pris ses fonctions en décembre 2024, après le renversement de Bachar al-Assad, et a dissous le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement connu sous le nom de Front al-Nusra, une branche d'Al-Qaïda. Bien que le HTS ait rompu ses liens avec Al-Qaïda en 2016 et cherche à adoucir son image, l'ancien jihadiste était inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU depuis 2013.
 

Malgré cette inscription, al-Chareh a effectué plusieurs déplacements internationaux, dont une première visite aux États-Unis en septembre dernier, pour s’adresser à l’Assemblée générale de l’ONU. À chaque fois, il a bénéficié d’exemptions du comité de sanction de l’ONU, soulignant la dynamique politique changeante qui s'opère dans le pays.
 

Cette levée des sanctions ouvre la voie à de nouvelles discussions diplomatiques pour la Syrie, mais le chemin reste semé d'embûches. Bien que les États-Unis et leurs alliés aient salué l’évolution de la situation en Syrie, certains observateurs s’inquiètent des défis sécuritaires persistants et de l’influence des groupes jihadistes dans certaines régions. Le rôle d'Ahmad al-Chareh dans la stabilisation du pays et sa capacité à lutter efficacement contre le terrorisme seront cruciaux pour l'avenir politique de la Syrie.


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Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.… En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 7 Novembre 2025
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