Le FMI optimiste mais prudent sur la situation économique du Maroc en 2025


Rédigé par La Rédaction le Vendredi 28 Février 2025



Une croissance qui reprend des couleurs / Des finances publiques sous contrôle /

Le Fonds Monétaire International (FMI) a publié son rapport sur la situation économique du Maroc en 2025, mettant en avant une reprise économique notable, mais soulignant également certains défis à surmonter. L’organisme international salue les efforts du Royaume en matière de discipline budgétaire, de maîtrise de l’inflation et de réforme fiscale, tout en appelant à une vigilance accrue face aux risques géopolitiques et climatiques.

Selon le FMI, le Maroc affiche une croissance en accélération, passant de 3,2 % en 2024 à 3,9 % en 2025. Cette dynamique est portée par un rebond du secteur agricole et une demande intérieure robuste, soutenue par des investissements accrus. L’inflation, maîtrisée autour de 2 %, conforte la confiance des marchés et assure un cadre macroéconomique stable.

Toutefois, des incertitudes demeurent, notamment en raison des risques externes, qu'ils soient géopolitiques ou liés aux aléas climatiques. Ces derniers restent des facteurs déterminants pour la performance du secteur agricole et l’attractivité des investissements.

Sur le plan budgétaire, le FMI salue la réduction du déficit public, qui est passé de 4,9 % du PIB en 2023 à 4,1 % en 2024, et devrait atteindre 3,8 % en 2025. Cette amélioration est due à une hausse des recettes fiscales grâce aux réformes structurelles mises en place par le gouvernement, ainsi qu’à une rationalisation des dépenses publiques.

L’objectif à moyen terme reste le désendettement progressif, bien que le FMI insiste sur l’importance de maintenir une croissance soutenue pour garantir la soutenabilité des finances publiques.

La stabilité financière du Maroc est renforcée par la prudence de Bank Al-Maghrib, qui se prépare à une transition vers un régime de ciblage de l’inflation. Cette stratégie vise à mieux gérer la politique monétaire en fonction des évolutions macroéconomiques et des besoins d’investissement.

L’ajustement du taux directeur est ainsi guidé par des indicateurs économiques clés, garantissant un climat propice à l’investissement et à la compétitivité du secteur privé.

Le FMI met en avant les réformes fiscales engagées par le Maroc, notamment l’élargissement de l’assiette fiscale, la simplification des régimes fiscaux et l’harmonisation avec les standards internationaux. Ces mesures devraient renforcer l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers et stimuler l’investissement productif.

Le rapport souligne la nécessité d’accélérer la création d’emplois, notamment en facilitant l’accès au financement pour les PME, considérées comme un moteur essentiel du marché de l’emploi. Le code du travail devrait être ajusté pour plus de flexibilité, tandis que des programmes de formation ciblés visent à mieux aligner l’offre et la demande d’emploi.

L’intégration des travailleurs déplacés du secteur agricole reste un défi majeur, qui nécessite des politiques adaptées pour éviter une précarisation accrue de certaines catégories de la population active.

L’optimisation des partenariats public-privé (PPP) est perçue comme un levier clé pour accélérer les investissements dans des secteurs stratégiques, notamment l’énergie, le transport et le numérique. Le FMI recommande une approche structurée et transparente pour maximiser la rentabilité des projets tout en évitant un endettement implicite excessif.

Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement joue un rôle central dans l’accompagnement des réformes. Il vise à faciliter l’accès au financement pour les PME, à cibler les secteurs stratégiques, et à promouvoir l’innovation pour stimuler la productivité.
Des perspectives encourageantes mais des défis persistants

Le FMI estime que la trajectoire économique du Maroc en 2025 est globalement positive, avec une croissance soutenue et une maîtrise des principaux déséquilibres macroéconomiques. Cependant, il insiste sur la nécessité d’accélérer la réduction de la dette publique, de simplifier l’environnement fiscal et administratif pour les entreprises, et de renforcer la gouvernance budgétaire.

Si les réformes engagées commencent à porter leurs fruits, un suivi rigoureux reste indispensable pour assurer une croissance durable et inclusive.

Le Maroc se trouve à un tournant stratégique, où les avancées macroéconomiques doivent être consolidées par des réformes structurelles profondes. La prudence face aux risques externes, l’accélération de la modernisation fiscale et le soutien aux PME seront des facteurs clés pour assurer une trajectoire économique résiliente et dynamique.




Vendredi 28 Février 2025
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