Fonds Mohammed VI : un levier inédit de 19 MMDH pour transformer l’investissement au Maroc
Il y a quelques années encore, le capital-investissement marocain avançait, mais sans véritable colonne vertébrale. Fragmenté, encore prudent, il peinait à atteindre une masse critique. L’arrivée du FM6I a tout renversé : nouvelle dimension, nouveaux acteurs, nouvelles ambitions. Avec 14 sociétés de gestion sélectionnées, le Fonds a déjà permis de mobiliser 19 MMDH, dont 14,5 MMDH apportés par le privé pour seulement 4,5 MMDH investis par l’État.
C’est un ratio inédit au Maroc, comparable aux grandes pratiques internationales : un dirham public attire plus de quatre dirhams privés. Nezha Hayat, directrice générale du Fonds, l’a résumé à l’Africa Investment Forum : « Le Fonds n’est pas un simple mécanisme de financement, c’est un catalyseur. »
Cette montée en puissance s’inscrit directement dans la vision royale : plus d’investissement productif, plus de valeur ajoutée, plus d’emplois qualifiés et un secteur privé renforcé. En sécurisant les projets, en réduisant le risque et en imposant une discipline d’investissement de niveau international, le FM6I crée un environnement où les entrepreneurs peuvent viser plus grand.
Les secteurs prioritaires parlent d’eux-mêmes : infrastructures modernes, transformation digitale, industrie verte, innovation technologique, PME à fort potentiel… Autrement dit, tout ce qui construit la compétitivité d’un pays prêt à jouer dans la cour des économies émergentes avancées.
L’approche du Fonds repose sur un principe simple : le capital souverain comme levier, le capital privé comme propulsion.
Et jusqu’ici, le moteur tourne à plein régime.
L’impact du FM6I dépasse déjà les frontières marocaines. Une rencontre bilatérale entre Nezha Hayat et Sidi Ould Tah, président de la Banque africaine de développement, ouvre la voie à une diplomatie du capital à l’échelle continentale : soutien aux PME, infrastructures durables, modèle marocain exportable.
En moins de deux ans, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement s’impose comme un instrument structurant, capable de transformer l’intention en action et l’action en croissance. Reste une question : jusqu’où ce nouvel élan du capital productif portera-t-il l’économie marocaine dans les prochaines années ?