Une population féminine légèrement majoritaire
Le Maroc compte 18,3 millions de femmes en 2024, contre 18,1 millions d’hommes.
En milieu rural, la population féminine s’élève à 6,67 millions, tandis qu’en ville, près de la moitié des femmes (48 %) résident en zone urbaine — un signe d’urbanisation croissante.
Mariage, divorce et évolution des mœurs
Le rapport note une évolution des comportements matrimoniaux :
27,3 % des femmes sont célibataires,
58,7 % sont mariées,
4,6 % divorcées,
9,4 % veuves.
L’âge moyen au premier mariage est désormais de 24,6 ans pour les femmes, contre 32,4 ans pour les hommes, soit un écart de 7,8 ans.
Autre indicateur encourageant : le nombre de mariages de mineures recule nettement, passant de 12 450 cas en 2023 à 8 959 en 2024, tout comme les mariages polygames, en baisse de 915 à 715 cas sur la même période.
Côté natalité, la fécondité poursuit sa baisse, passant de 2,21 enfants par femme en 2014 à 1,97 en 2024. Les femmes urbaines ont en moyenne 1,77 enfant, contre 2,37 en milieu rural.
Alphabétisation en hausse, mais encore inégale
Le taux d’alphabétisation des femmes atteint 60,4 %, contre 78,5 % pour les hommes.
Si le niveau d’enseignement supérieur reste limité (9,2 %), la parité à l’université est désormais une réalité, avec 52 % d’étudiantes.
Un marché du travail encore inégalitaire
Malgré les progrès éducatifs, les inégalités économiques demeurent marquées :
Seules 33,9 % des femmes diplômées âgées de 25 à 59 ans sont actives, contre 92,1 % des hommes.
Parmi les femmes sans diplôme, le taux d’activité chute à 14,7 %, contre 74,5 % chez les hommes.
Le rapport relève également que les femmes divorcées sont les plus présentes sur le marché du travail (41,3 %), devançant les célibataires (27,8 %), les mariées (14,8 %) et les veuves (9,4 %).
Un bilan contrasté
En somme, le rapport du HCP met en évidence des avancées notables dans l’éducation et la réduction des mariages précoces, mais des écarts persistants dans l’emploi et la participation économique.
La femme marocaine d’aujourd’hui apparaît plus instruite, plus autonome, mais encore freinée par des obstacles structurels à son plein épanouissement socio-économique.