Le Maroc trace la voie vers un avenir sans charbon d’ici 2040


Rédigé par Salma Chmanti Houari le Lundi 27 Octobre 2025

Alors que la planète multiplie les alertes climatiques, le Maroc franchit un nouveau cap dans sa transition énergétique. Le royaume ambitionne de sortir complètement du charbon à l’horizon 2040, une décision majeure qui confirme son engagement pour un modèle de développement durable et résilient.



Un tournant stratégique pour le mix énergétique

Aujourd’hui, près de 60 % de la production d’électricité marocaine provient encore du charbon. Une réalité que le pays entend transformer radicalement au cours des quinze prochaines années. L’objectif est clair : réduire progressivement la dépendance aux énergies fossiles pour ne plus exploiter aucune centrale à charbon d’ici 2040.

Cette orientation s’inscrit dans la continuité du Plan national climat 2030 et de la Stratégie énergétique 2050, deux cadres ambitieux visant à renforcer la part des énergies renouvelables dans le mix national. D’ici 2030, celles-ci devraient représenter plus de 52 % de la capacité installée, grâce notamment au solaire, à l’éolien et à l’hydraulique.

Des projets concrets déjà en marche

Le Maroc ne part pas de zéro. Le royaume a déjà réduit la part du charbon de 69 % à 59 % en moins d’une décennie, tout en lançant des chantiers d’envergure : Le Complexe solaire Noor Ouarzazate, l’un des plus grands au monde, capable d’alimenter plus d’un million de foyers. Les parcs éoliens de Tarfaya et Midelt, qui transforment les vents atlantiques en énergie propre.

Et plus récemment, le projet “Green Hydrogen Morocco”, destiné à faire du pays un acteur clé de l’hydrogène vert en Afrique et dans le bassin euro-méditerranéen. Ces initiatives démontrent une volonté politique forte, mais aussi la capacité du Maroc à attirer des investissements étrangers massifs dans le secteur énergétique.

Un enjeu environnemental et social majeur

Derrière cette transition, il y a une double ambition : protéger l’environnement et préparer une économie plus durable. L’élimination du charbon permettra de réduire considérablement les émissions de CO₂, un enjeu crucial pour un pays exposé aux risques climatiques : stress hydrique, désertification, et hausse des températures. Mais cette mutation aura aussi un impact social.

Les régions dépendantes des centrales thermiques comme Jorf Lasfar ou Safi devront être accompagnées par des plans de reconversion et de formation pour éviter toute rupture sociale. Le défi consistera à créer de nouveaux emplois dans les filières vertes, et à assurer une transition juste, inclusive et maîtrisée.

Une diplomatie verte renforcée

Sur la scène internationale, cette stratégie renforce l’image du Maroc comme pionnier africain de la transition énergétique. Depuis la COP22 à Marrakech, le pays n’a cessé de plaider pour une approche intégrée entre croissance, équité et durabilité.

En affichant une sortie complète du charbon d’ici 2040, le Maroc envoie un signal fort à ses partenaires européens et africains : celui d’un pays prêt à conjuguer développement et responsabilité écologique.

Vers un futur plus propre et plus résilient

L’élimination du charbon n’est pas une simple décision technique : c’est un choix de société, un engagement envers les générations futures. Si le défi reste immense, le Maroc dispose d’atouts solides : stabilité politique, vision à long terme, ressources naturelles abondantes et un écosystème industriel en mutation.

À l’horizon 2040, le pays pourrait devenir un modèle régional de transition énergétique réussie, reliant le Sud et le Nord autour d’une même ambition : un avenir plus propre, plus juste et plus durable.

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Lundi 27 Octobre 2025
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