La nouvelle stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis, qui reflète la volonté des Etats-Unis de concentrer ses efforts sur l’hémisphère occidentale, se réfère à la fameuse doctrine Monroe, proclamée en 1823 par le président américain James Monroe.
L’administration Trump reconnaît implicitement, à travers sa nouvelle stratégie de sécurité nationale, que les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’exercer leur hégémonie partout dans le monde devenu multipolaire.
Face à des acteurs géopolitiques de poids que sont la Chine et la Russie, auxquels Washington ne peut pas imposer sa vision des relations internationales, l’administration Trump tente de restaurer l’hégémonie des Etats-Unis sur les Amériques centrale et du Sud, considérées comme son arrière-cour.
Il est important de rappeler que la doctrine Monroe, élaborée un demi-siècle après l’indépendance des Etats-Unis, visait essentiellement à empêcher l’intervention des puissances européennes dans les pays d’Amérique latine, avant d’être dénaturée en une tentative de justification de l’interventionnisme de Washington dans les affaires intérieures desdits pays.
L’administration Trump reconnaît implicitement, à travers sa nouvelle stratégie de sécurité nationale, que les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’exercer leur hégémonie partout dans le monde devenu multipolaire.
Face à des acteurs géopolitiques de poids que sont la Chine et la Russie, auxquels Washington ne peut pas imposer sa vision des relations internationales, l’administration Trump tente de restaurer l’hégémonie des Etats-Unis sur les Amériques centrale et du Sud, considérées comme son arrière-cour.
Il est important de rappeler que la doctrine Monroe, élaborée un demi-siècle après l’indépendance des Etats-Unis, visait essentiellement à empêcher l’intervention des puissances européennes dans les pays d’Amérique latine, avant d’être dénaturée en une tentative de justification de l’interventionnisme de Washington dans les affaires intérieures desdits pays.
Le prétexte du narcotrafic
Le motif invoqué par le président américain Donald Trump pour mettre la pression sur le Venezuela, à savoir la lutte contre le narcotrafic, ne résiste pas au plus sommaire des examens.
Seuls 8% de la cocaïne produite en Colombie et destinée au marché américain transite par le Venezuela. Quant au fentanyl, une drogue de synthèse qui fait actuellement des ravages aux Etats-Unis, ce sont plutôt les cartels du Mexique voisin qui en ont fait leur produit phare.
Peu soucieux d’être accusé d’incohérence dans sa soi-disant politique de lutte contre les narcotrafiquants, le président Trump a annoncé, le 28 novembre, avoir gracié l’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernández, qui purgeait une peine de 45 ans de prison pour complicité avec des trafiquants de drogue, accusés d’avoir écoulé pas moins 400 tonnes de cocaïne aux États-Unis.
Comme expliqué par de nombreux observateurs, le motif réel de l’administration Trump dans son entreprise de déstabilisation du régime du président Nicolas Maduro est le pétrole, dont le Venezuela détient les plus grandes réserves prouvées au monde, estimées à plus de 300 milliards de barils.
Seuls 8% de la cocaïne produite en Colombie et destinée au marché américain transite par le Venezuela. Quant au fentanyl, une drogue de synthèse qui fait actuellement des ravages aux Etats-Unis, ce sont plutôt les cartels du Mexique voisin qui en ont fait leur produit phare.
Peu soucieux d’être accusé d’incohérence dans sa soi-disant politique de lutte contre les narcotrafiquants, le président Trump a annoncé, le 28 novembre, avoir gracié l’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernández, qui purgeait une peine de 45 ans de prison pour complicité avec des trafiquants de drogue, accusés d’avoir écoulé pas moins 400 tonnes de cocaïne aux États-Unis.
Comme expliqué par de nombreux observateurs, le motif réel de l’administration Trump dans son entreprise de déstabilisation du régime du président Nicolas Maduro est le pétrole, dont le Venezuela détient les plus grandes réserves prouvées au monde, estimées à plus de 300 milliards de barils.
La soif de pétrole
Dénonçant la nationalisation, en 2013, des compagnies pétrolières étrangères par le précédent chef d’Etat vénézuélien vilipendé par Washington, Hugo Chavez, Donald Trump a franchement affiché ses véritables intentions, dans son style décousu : « Ils (Ndlr : les Vénézuéliens) ont pris tout notre pétrole, il n’y a pas si longtemps, et nous voulons le récupérer ».
Son secrétaire à la défense, Pete Hegseth, a été non moins explicite, dans un message publié sur le réseau social X. « Le président Trump a été clair : le blocus des pétroliers sanctionnés en partance ou à destination du Venezuela restera pleinement en vigueur jusqu'à ce que l'entreprise criminelle de Maduro rende tous les actifs américains volés ».
Sous sanctions visant son secteur pétrolier depuis 2017, partiellement levées en octobre 2023, puis rétablies en avril 2024 et élargies à un blocus pétrolier par l’administration Trump, le 17 décembre 2025, le Venezuela peine à produire et exporter son brut, ne représentant pas plus de 1% de l’offre sur le marché mondial.
Son secrétaire à la défense, Pete Hegseth, a été non moins explicite, dans un message publié sur le réseau social X. « Le président Trump a été clair : le blocus des pétroliers sanctionnés en partance ou à destination du Venezuela restera pleinement en vigueur jusqu'à ce que l'entreprise criminelle de Maduro rende tous les actifs américains volés ».
Sous sanctions visant son secteur pétrolier depuis 2017, partiellement levées en octobre 2023, puis rétablies en avril 2024 et élargies à un blocus pétrolier par l’administration Trump, le 17 décembre 2025, le Venezuela peine à produire et exporter son brut, ne représentant pas plus de 1% de l’offre sur le marché mondial.
Le concurrent chinois
Le principal client du pétrole vénézuélien est la Chine, qui absorbe plus des trois quart de sa production. En août 2025, une société chinoise, China Concord, a annoncé un important investissement d’un milliard de dollars dans l’extraction du pétrole au Venezuela.
Cet intérêt croissant de la Chine pour le Venezuela et d’autres pays d’Amérique latine est considéré par les Etats-Unis comme une ingérence inacceptable dans cette partie du monde qu’elle considère comme étant sa sphère d’influence.
Washington ne se gêne pas, de son côté, pour attiser la crise entre la Chine et Taïwan et mobiliser les pays de l’Asie de l’Est, Japon et Corée du Sud, contre son concurrent géopolitique chinois, désormais militairement trop puissant pour être vaincu.
Le contrôle des ressources énergétiques, permettant de brider les ambitions de la Chine, serait alors la véritable motivation de l’administration Trump dans l’escalade des pressions exercées contre Caracas.
Cet intérêt croissant de la Chine pour le Venezuela et d’autres pays d’Amérique latine est considéré par les Etats-Unis comme une ingérence inacceptable dans cette partie du monde qu’elle considère comme étant sa sphère d’influence.
Washington ne se gêne pas, de son côté, pour attiser la crise entre la Chine et Taïwan et mobiliser les pays de l’Asie de l’Est, Japon et Corée du Sud, contre son concurrent géopolitique chinois, désormais militairement trop puissant pour être vaincu.
Le contrôle des ressources énergétiques, permettant de brider les ambitions de la Chine, serait alors la véritable motivation de l’administration Trump dans l’escalade des pressions exercées contre Caracas.
Bienvenue dans la jungle vénézuélienne
Le déploiement de troupes américaines et d’une importante flotte aéronavale dans les Caraïbes vise essentiellement à faire pression sur le régime Maduro, voire le décapiter faute de pouvoir l’amener à capituler.
Il est, en effet, peu probable que l’administration Trump aille jusqu’à un affrontement militaire direct avec le Venezuela, avec des bottes sur le terrain, le résultat d’une telle aventure étant loin d’être assuré.
S’il est vrai que la flotte aérienne vieillissante du Venezuela, des Sukhoï 30 et des F16, et ses défenses aériennes mal intégrées à la structure de commandement et mal entretenues, ne peuvent faire le poids face à la puissance militaire des Etats-Unis, la maîtrise du terrain est autrement problématique.
Le Venezuela, c’est plus de 916 mille km2 de « terrain très diversifié et souvent difficile qui comprend des montagnes imposantes, des jungles tropicales denses, de larges plaines fluviales et des deltas marécageux », comme le rappelle si bien l’ancien diplomate indien et chroniqueur géopolitique de renom, Melkulangara K. Bhadrakumar.
Autant dire que c’est un pays qui se prête parfaitement à la guérilla, une stratégie de combat pour laquelle les latino-américains sont particulièrement doués, surtout s’ils devaient bénéficier du soutien de la Russie et de la Chine.
Des zones fortement urbanisées comme la capitale Caracas, ou Maracaibo, Maracay et Valencia, constituent également de parfait foyers de guérilla urbaine.
Les Gardiens de la révolution iraniens se feraient, par ailleurs, un plaisir d’apporter leurs moyens et techniques de guerre hybride aux Vénézuéliens.
Il est, en effet, peu probable que l’administration Trump aille jusqu’à un affrontement militaire direct avec le Venezuela, avec des bottes sur le terrain, le résultat d’une telle aventure étant loin d’être assuré.
S’il est vrai que la flotte aérienne vieillissante du Venezuela, des Sukhoï 30 et des F16, et ses défenses aériennes mal intégrées à la structure de commandement et mal entretenues, ne peuvent faire le poids face à la puissance militaire des Etats-Unis, la maîtrise du terrain est autrement problématique.
Le Venezuela, c’est plus de 916 mille km2 de « terrain très diversifié et souvent difficile qui comprend des montagnes imposantes, des jungles tropicales denses, de larges plaines fluviales et des deltas marécageux », comme le rappelle si bien l’ancien diplomate indien et chroniqueur géopolitique de renom, Melkulangara K. Bhadrakumar.
Autant dire que c’est un pays qui se prête parfaitement à la guérilla, une stratégie de combat pour laquelle les latino-américains sont particulièrement doués, surtout s’ils devaient bénéficier du soutien de la Russie et de la Chine.
Des zones fortement urbanisées comme la capitale Caracas, ou Maracaibo, Maracay et Valencia, constituent également de parfait foyers de guérilla urbaine.
Les Gardiens de la révolution iraniens se feraient, par ailleurs, un plaisir d’apporter leurs moyens et techniques de guerre hybride aux Vénézuéliens.
L’impossible envoi de bottes sur le terrain
Donald Trump est peut être instable et versatile, mais nullement stupide. S’embourber dans un conflit au Venezuela, à moins d’un an des élections de mi-mandat, prévues début novembre 2026, est inenvisageable, d’autant plus que sa base électorale MAGA ne veut pas de cette guerre.
Le coup de bluff de joueur de poker pourrait même se retourner contre son auteur. Nombre de juristes considèrent que les frappes meurtrières américaines contre des embarcations dans la mer des Caraïbes, qui ont déjà fait une centaine de morts, sont illégales.
Tirer sur des naufragés pour les achever est, en effet, non seulement contraire au droit international, mais considéré comme particulièrement indigne dans les traditions des marines de guerre.
Sur les deux pétroliers capturés par l’Us Navy au large du Venezuela, le Skipper, le 10 décembre, et le Centuries, le 20 décembre, le premier battait effectivement faux pavillon, alors que le second, enregistré au Panama, ne fait l’objet d’aucune sanction.
Sa saisie serait, de ce fait, tout aussi illégale que les frappes aériennes contre des embarcations et les individus à leur bord, exécutés sans jugement.
Le corollaire de Trump à la doctrine Monroe semble déjà battre de l’aile.
Le coup de bluff de joueur de poker pourrait même se retourner contre son auteur. Nombre de juristes considèrent que les frappes meurtrières américaines contre des embarcations dans la mer des Caraïbes, qui ont déjà fait une centaine de morts, sont illégales.
Tirer sur des naufragés pour les achever est, en effet, non seulement contraire au droit international, mais considéré comme particulièrement indigne dans les traditions des marines de guerre.
Sur les deux pétroliers capturés par l’Us Navy au large du Venezuela, le Skipper, le 10 décembre, et le Centuries, le 20 décembre, le premier battait effectivement faux pavillon, alors que le second, enregistré au Panama, ne fait l’objet d’aucune sanction.
Sa saisie serait, de ce fait, tout aussi illégale que les frappes aériennes contre des embarcations et les individus à leur bord, exécutés sans jugement.
Le corollaire de Trump à la doctrine Monroe semble déjà battre de l’aile.