Le football tue le sport au Maroc


Rédigé par le Lundi 8 Septembre 2025

Au Maroc, le football capte toute l’attention et les moyens, au détriment des autres sports qui manquent d’infrastructures, de soutien et de visibilité. Résultat ? Peu d’évolution, peu de spectacle, et un public réduit pour ces disciplines pourtant riches de talents. Il est temps d’agir pour un sport marocain plus diversifié et équitable !



Le football occupe une place prédominante dans le paysage sportif marocain, bénéficiant d’un engouement populaire massif ainsi que d’investissements considérables au détriment des autres disciplines sportives. Cette prédominance, bien qu’elle ait contribué à renforcer la notoriété du Maroc sur la scène internationale, entraîne aujourd’hui un déséquilibre profond et inquiétant. 
 
En effet, les autres sports peinent à se développer, souffrant d’un manque criant de moyens financiers, d’infrastructures adaptées et d’une visibilité médiatique quasi nulle. Privés de ressources suffisantes, ils ne parviennent pas à offrir des spectacles attractifs, ce qui limite considérablement la constitution d’un public fidèle et engagé. Ce cercle vicieux ne fait que renforcer leur marginalisation, creusant ainsi un fossé entre le football et les autres disciplines. 
 
Ce monopole du football a plusieurs conséquences notables au niveau des ressources. En effet  les budgets publics et privés sont largement absorbés par le football, au détriment des fédérations sportives moins médiatisées. Ce déséquilibre financier se traduit par un retard flagrant dans la construction et l’entretien d’infrastructures pour d’autres sports, freinant leur professionnalisation et leur rayonnement. Sans compter que les subventions du ministère de tutelle prennent un retard tel que le programme établi par les différentes fédérations se trouve chamboulé.
 
 Il y va aussi du manque de   visibilité et de médiatisation dans ce sens que la domination médiatique du football relègue les autres sports à l’arrière-plan, limitant leur capacité à attirer des sponsors et un public plus large. Alors que les chaînes de télévision et les plate formes digitales se focalisent presque exclusivement sur le football, les compétitions d’autres disciplines passent presque inaperçues. Un autre phénomène et pas des moindres, rentre en compte, I ’impact social et culturel.

 Il est indéniable que le football est perçu comme un vecteur d’identité nationale et un phénomène social puissant. Toutefois, cette focalisation empêche le développement d’une culture sportive pluraliste, nécessaire pour une santé physique diversifiée et l’émergence de talents dans divers domaines. 

La concentration sur le football nuit à la compétitivité globale du sport marocain à l’international. Le Maroc pourrait tirer profit d’une meilleure valorisation de ses athlètes dans d’autres disciplines, valorisant ainsi son image et son potentiel sportif global. 
 
Il devient urgent d’adopter une politique sportive intégrée qui répartisse de manière équilibrée les moyens financiers, médiatiques et humains. Le Maroc gagnerait à soutenir activement les autres sports, en investissant dans leurs infrastructures, en encourageant la formation et en promouvant leur visibilité auprès du grand public.  Pour leur part les fédérations devraient se restructurer et se moderniser en recrutant d’autres profils de gestionnaires et ils sont nombreux et compétents les jeunes lauréats en gestion sportives.
Il faudrait aussi « rafraîchir » la loi 30/09 qui semble essoufflée.
 
En conclusion, tant que le football continuera à absorber l’essentiel des ressources, le sport marocain dans sa diversité ne pourra pleinement s’épanouir. Pour que le sport devienne un véritable moteur de développement et d’émancipation sociale, il faut dépasser cette suprématie exclusive et encourager la pluralité et la complémentarité des disciplines sportives.

M.K




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Lundi 8 Septembre 2025
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