Le maître de l’horreur corporelle partage ses inspirations au Festival de Marrakech


Rédigé par le Lundi 2 Décembre 2024

Le Festival international du film de Marrakech (FIFM) 2024, qui se déroule jusqu’au 7 décembre, a été marqué par une rencontre exceptionnelle avec David Cronenberg, cinéaste canadien réputé pour son exploration singulière de l’horreur corporelle.



Ce réalisateur visionnaire, dont l’œuvre a redéfini le cinéma de genre, a partagé les clés de son parcours artistique lors d’une discussion animée par Andrea Picard, directrice artistique du Festival Cinéma du réel. Ce moment privilégié a permis de plonger dans l’univers d’un artiste qui a su repousser les limites du cinéma et interroger les frontières entre le corps, l’esprit et la technologie.

Dès son enfance, Cronenberg a été bercé par un environnement artistique. Élevé par une mère pianiste et un père écrivain, il a grandi dans un foyer où la créativité était omniprésente. Ce contexte familial a nourri son imagination et son amour pour l’écriture. Cependant, c’est lors de ses années universitaires que son intérêt pour le cinéma s’est éveillé. En découvrant un film réalisé par un camarade étudiant, il a compris que le cinéma pouvait être un moyen d’expression accessible et personnel. Inspiré par la scène underground new-yorkaise des années 1960, il s’est lancé dans la réalisation avec des moyens modestes, défiant les conventions établies.

Bien que le Canada des années 1960-70 soit surtout connu pour sa tradition documentaire, Cronenberg a choisi de s’orienter vers le cinéma de genre, notamment l’horreur et la science-fiction. Ses premiers longs métrages comme Stereo et Crimes of the Future témoignent déjà de son intérêt pour les mutations physiques et les transformations psychologiques. Mais c’est avec Shivers qu’il marque un tournant décisif. Ce film audacieux, bien que controversé au Canada, attire l’attention des distributeurs américains et propulse sa carrière internationale.

L’empreinte de Cronenberg réside dans son exploration de l’horreur corporelle, un genre où le corps humain devient à la fois le terrain et le protagoniste des transformations perturbantes. Des œuvres emblématiques comme Videodrome, The Fly ou encore Dead Ringers examinent les interactions complexes entre le corps, la technologie et la psyché. À travers ces films, il interroge notre rapport à la modernité, à la technologie et à nos propres limites physiques.

Au-delà de son succès commercial, Cronenberg a su imposer une vision artistique unique. Ses films, à la fois provocateurs et intellectuellement profonds, continuent d’influencer une nouvelle génération de cinéastes. Lors du FIFM 2024, sa discussion a rappelé combien son œuvre reste pertinente dans un monde où la frontière entre l’humain et la machine devient de plus en plus floue.

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Lundi 2 Décembre 2024
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