Le parlement algérien criminalise la France pour passif colonial


Rédigé par La rédaction le Mercredi 24 Décembre 2025



Au centre de cette démarche législative réside la volonté de reconnaître juridiquement la colonisation française et d’en faire un sujet de responsabilité de l’État.

 Avec cette loi, les parlementaires algériens souhaitent établir dans le droit une interprétation affirmée de l’histoire, mettant en avant la reconnaissance des souffrances vécues par le peuple algérien durant plus d’un siècle. Ce texte dépasse une simple dénonciation symbolique en exigeant explicitement de la France « des excuses officielles », soulevant ainsi la problématique de la reconnaissance morale et politique à l’échelle internationale.

L’atmosphère au sein du parlement reflète la charge émotionnelle et symbolique de ce vote. Portant une écharpe aux couleurs nationales, les députés ont salué l’adoption de ce texte, illustrant une solidarité autour de cet enjeu historique. 

La loi désigne la France comme juridiquement responsable de son passé colonial en Algérie et des drames engendrés. Elle dresse une liste spécifique des « crimes de la colonisation française », jugés imprescriptibles, telles les expérimentations nucléaires, les exécutions arbitraires, l’usage systématique de la torture, ainsi que le pillage des ressources.

Pour mémoire, les relations franco-algériennes traversent une période difficile depuis que la France a reconnu, en octobre 2024, la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Diverses tensions entre Paris et Alger, exacerbées par des actions jugées défavorables par l’Algérie, notamment sous l’égide de l’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont suivi.

Réagissant à l’adoption de cette loi, le ministère français des Affaires étrangères qualifie cette initiative de « clairement hostile », contraire à la volonté de renouer un dialogue constructif et au travail pacifique sur les enjeux mémoriels. Pascal Confavreux, porte-parole du ministre, a précisé que la France ne souhaitait pas intervenir dans la politique interne de l’Algérie mais regrette cette décision, rappelant les efforts entrepris par Emmanuel Macron sur cette question à travers une commission mixte d’historiens des deux pays. Il a conclu en affirmant que la France restait engagée dans un dialogue sérieux avec l’Algérie, visant notamment à répondre aux enjeux sécuritaires et migratoires prioritaires.




Mercredi 24 Décembre 2025
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