Les Lions de l’Avenir : quand la jeunesse marocaine dompte le monde


Par Rachid Boufous

Ils l’ont fait. Les jeunes Marocains ont écrit, ce soir, l’une des plus belles pages de l’histoire sportive du royaume en remportant la Coupe du Monde U20 face à l’Argentine par 2 buts à 0. Une victoire nette, magistrale, fruit d’un parcours exemplaire où la rigueur, la discipline et la foi en soi ont triomphé du doute et des pronostics. Le Maroc, terre d’Atlas et de rêve, vient de rappeler au monde que son avenir se conjugue au présent, entre talent et travail.



Tout au long du tournoi, cette équipe a impressionné par sa maturité, sa cohésion, son intelligence tactique.

Pas de vedettes capricieuses, pas d’individualisme : seulement un collectif soudé, des regards concentrés et des cœurs battant à l’unisson. Ces jeunes, fils du peuple, venus de Tanger, de Fès, de Marrakech, d’Agadir ou de Laâyoune, ont porté sur leurs épaules les espoirs d’une nation avide de grandeur. Et ce soir, ils ont transformé ces espoirs en fierté tangible.
 
Face à l’Argentine, l’une des écoles de football les plus prestigieuses au monde, ils n’ont pas tremblé. Ils ont tenu le ballon, imposé leur rythme, marqué deux buts d’une beauté limpide, pleins de sang-froid et de détermination. Le premier, une frappe pure, symbole du talent brut. Le second, une construction collective millimétrée, reflet d’un travail d’orfèvre mené dans l’ombre par un encadrement exigeant, convaincu que la rigueur finit toujours par payer.
 
Cette victoire dépasse le sport : elle parle à toute une génération. Elle dit à la jeunesse marocaine que rien n’est impossible, que les rêves se réalisent quand on les alimente de sueur et de persévérance. Elle honore aussi des éducateurs, des clubs de quartier, des entraîneurs dévoués qui, dans des terrains poussiéreux, croient chaque jour en la magie du ballon rond comme ascenseur social et vecteur d’unité.

Dans les tribunes, les drapeaux rouges frappés de l’étoile verte se sont levés comme une vague de dignité.

Dans les rues de Casablanca, Rabat, Oujda, Tétouan ou Dakhla, les klaxons et les chants célèbrent non seulement une victoire, mais une revanche symbolique : celle d’un pays qui avance, patiemment, à force de travail et de foi en sa jeunesse.
 
Dans l’euphorie de cette victoire mondiale, il est un homme que tout le Maroc salue : Mohamed Ouahbi, l’artisan silencieux, l’architecte patient, celui qui a bâti pierre après pierre cette équipe U20 qui a conquis le monde. Derrière chaque but, chaque geste juste, chaque regard confiant de ces jeunes joueurs, il y a sa main, sa vision, et sa foi inébranlable dans la rigueur comme voie de l’excellence.
 
Depuis des années, Ouahbi travaille loin des projecteurs, dans cette zone grise où le football devient pédagogie, où l’entraînement se transforme en école de caractère. Il a façonné une génération qui sait jouer, mais surtout penser. Une génération qui a appris que le talent seul ne suffit pas, que la discipline, la lucidité et la solidarité font la différence.

Sous sa houlette, le Maroc a su imposer un style :

Un football réfléchi, fluide, intelligent, ancré dans la tradition du jeu marocain mais ouvert sur la modernité tactique. Les transitions millimétrées, la défense compacte, les relances courtes et précises, tout cela porte la marque Ouahbi. Il n’a pas seulement entraîné une équipe, il a éduqué une jeunesse, inculquant des valeurs de persévérance et de respect qui vont bien au-delà du rectangle vert.
 
Il faut le dire avec justesse et reconnaissance : le Maroc du football vit une véritable renaissance, et au cœur de cette transformation, un homme a su imprimer sa marque avec méthode et conviction, Faouzi Lakjaa, président de la Fédération Royale Marocaine de Football. Par son travail patient, sa rigueur de gestionnaire et sa vision moderne, il a sorti le football national d’une longue léthargie où se mêlaient défaites invraisemblables et désillusions répétées.
 
Longtemps, le Maroc a oscillé entre fulgurances éphémères et chutes douloureuses. Quelques réussites ponctuelles ne suffisaient pas à masquer le désordre structurel d’un système fragilisé. Faouzi Lakjaa, lui, a compris que la victoire durable ne se construit pas dans l’émotion, mais dans la structure, la formation et la continuité. En réorganisant les championnats, en investissant massivement dans les infrastructures, en professionnalisant la gestion et en plaçant la formation des jeunes au centre de sa stratégie, il a refondé le football marocain sur des bases solides.

Les résultats parlent d’eux-mêmes.

Depuis la demi-finale historique du Mondial du Qatar, symbole d’un Maroc conquérant et respecté sur la scène mondiale, les différentes sélections nationales A, U23, U20, U17, féminine, s’illustrent avec un même esprit de discipline, de combativité et de fierté. Ce n’est pas le fruit du hasard : c’est la conséquence directe d’une gouvernance cohérente et ambitieuse.
 
La victoire de nos jeunes U20 contre l’Argentine, sacrés champions du monde, s’inscrit dans cette dynamique ascendante. Elle confirme que la politique sportive marocaine, centrée sur la formation, la rigueur et la valorisation du talent local, porte enfin ses fruits. Le Maroc ne se contente plus de participer : il vise, prépare et conquiert.
 
La victoire des jeunes Marocains à la Coupe du Monde U20 ne relève pas seulement d’un exploit sportif ; elle consacre une philosophie : celle de la méritocratie et de la rigueur, deux vertus trop souvent négligées dans d’autres sphères du pays. Ce triomphe n’est pas le fruit du hasard, mais d’un travail méthodique, patient, fondé sur la discipline, la planification et la foi dans la compétence.
 
Ce que Mohamed Ouahbi et ses joueurs ont démontré sur le terrain, c’est que le talent ne suffit pas sans exigence. Leur réussite illustre la puissance d’un modèle fondé sur la sélection par le mérite, la continuité dans l’effort, et le respect du travail bien fait. Cette victoire devrait servir de leçon nationale : le Maroc dispose du génie, des ressources et de la jeunesse, mais il lui manque parfois l’organisation et la rigueur qui transforment le potentiel en excellence.

La performance de ces jeunes doit inspirer l’école, l’administration, l’entreprise, la recherche, la culture. Il est temps de dupliquer cette rigueur dans d’autres domaines :

Que les universités deviennent des viviers d’innovation, que les services publics apprennent l’efficacité, que les institutions récompensent le sérieux plutôt que l’allégeance. La même méthode appliquée au sport pourrait, appliquée ailleurs, révolutionner l’économie et la gouvernance.
 
Dans les yeux de ces champions, on lit la démonstration éclatante qu’un Maroc discipliné, exigeant et méritocratique peut rivaliser avec les plus grands. Il ne s’agit pas d’un rêve, mais d’un cap à atteindre. Le football vient de nous rappeler une vérité universelle : la rigueur finit toujours par payer, à condition qu’elle devienne une culture, non une exception.
 
Ce soir, le Maroc n’a pas seulement gagné une coupe : il a gagné en confiance, en respect, en espoir. Ces jeunes héros ont prouvé que le génie marocain, lorsqu’il est encadré, discipliné et inspiré, peut conquérir le monde. Et dans le regard de ces champions, on lit la promesse d’un avenir plus grand que les doutes, plus fort que les frontières.
 
L’enjeu désormais est clair : pérenniser cette dynamique. À l’approche de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, il faudra maintenir cette exigence, cette humilité et cette flamme qui ont fait des Lions de l’Atlas des symboles d’un pays qui croit à son excellence. Le football marocain est devenu un laboratoire de réussite nationale; la preuve éclatante que, lorsque la rigueur s’allie à la vision, le Maroc gagne.
Le football, une fois de plus, a servi de miroir à la nation : la victoire appartient à ceux qui travaillent avec cœur et rigueur.

Le Maroc peut être fier de sa jeunesse, elle vient d’écrire l’histoire, et ce n’est que le début.
 


Lundi 20 Octobre 2025

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