Les Taxis au Maroc, le cri d'alarme des chauffeurs sans licences


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 16 Janvier 2025

Une mobilisation inédite des chauffeurs non propriétaires à Kénitra
Des licences pour tous : une solution face à la pénurie et à l’inégalité
Le Code du transport routier : une réforme urgente pour l’équité



Un cadre réglementaire en décalage avec la réalité

Les chauffeurs marocains non propriétaires de taxis font entendre leur voix face aux inégalités persistantes dans le secteur. Récemment, une nouvelle association a vu le jour à Kénitra pour défendre leurs droits et revendiquer un cadre réglementaire plus juste. Cette mobilisation met en lumière des problématiques récurrentes et des pratiques jugées injustes qui gangrènent le domaine du transport urbain.

Le secteur des taxis au Maroc est encadré par une série de circulaires, notamment les numéros 336, 444, 750 et 455, visant à réguler les activités de manière plus stricte. Cependant, selon les membres de cette nouvelle association, les autorités compétentes font preuve de laxisme dans leur application. Cette négligence laisse sur le bas-côté les chauffeurs professionnels qui, bien que munis de cartes professionnelles et d’autorisations de confiance, ne possèdent pas leur propre véhicule.

Ces professionnels dénoncent également l’influence grandissante de certains exploitants détenant plusieurs licences. Cette concentration de privilèges, souvent alimentée par des pressions sécuritaires et des alliances au sein des syndicats, engendre une répartition inégale des opportunités dans le secteur. Cette situation est perçue comme une entrave au progrès et à la justice sociale.

Face à ces défis, les chauffeurs réclament l’attribution directe de licences. Une telle mesure leur permettrait d’acquérir une véritable indépendance économique et sociale, tout en répondant à la pénurie de taxis qui se fait ressentir dans plusieurs grandes villes marocaines. L’association propose également l’élaboration d’un Code du transport routier moderne. Celui-ci intégrerait des innovations technologiques pour optimiser la qualité des services et garantir une concurrence équitable, en particulier face à l’essor de plateformes illégales.

Les membres insistent sur l’urgence de ces réformes pour éviter une dégradation supplémentaire des conditions de travail et améliorer la satisfaction des usagers. Par ailleurs, ils appellent à une refonte des mécanismes de régulation, afin d’éliminer les abus et les pratiques clientélistes qui favorisent une minorité au détriment des professionnels les plus vulnérables.

Malgré ces revendications légitimes, le changement reste incertain. L’histoire récente du secteur montre que les décisions favorisant des réformes structurelles peinent souvent à se concrétiser, freinées par des intérêts divergents. La question qui se pose aujourd’hui est donc la suivante : les autorités marocaines sauront-elles dépasser ces obstacles pour bâtir un secteur du transport urbain plus équitable et performant ?

Cette mobilisation reflète une aspiration plus large au sein de la société marocaine : celle d’un cadre législatif clair, transparent et respectueux des droits de tous. Ce combat, bien qu’essentiel, ne sera gagné qu’avec une volonté politique forte et un engagement collectif.
 

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Jeudi 16 Janvier 2025
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