Les pays africains les plus vulnérables aujourd’hui selon le FMI


Rédigé par le Mardi 4 Novembre 2025

En Afrique subsaharienne, plusieurs États entrent en zone de turbulence. Le FMI alerte sur une hausse des vulnérabilités en 2025, notamment dans les pays fragiles ou touchés par un conflit, où la baisse de l’aide internationale, la faiblesse des monnaies et l’inflation élevée menacent directement les services publics les plus essentiels.



Premier choc : l’aide internationale. Les aides bilatérales pourraient chuter de 16 à 28 % dès 2025. Pour dix pays, la perte potentielle dépasse 10 % des recettes publiques. Les plus exposés sont : Soudan du Sud, République centrafricaine, Niger, Malawi, Éthiopie, Libéria, Comores, Sierra Leone, Mozambique, Burundi. Ces États dépendent déjà fortement des bailleurs pour la santé, l’éducation et l’humanitaire.
 

Deuxième choc : l’inflation. Environ un cinquième des pays de la région pourraient rester au-dessus de 10 % jusqu’à fin 2025, notamment : Angola, Éthiopie, Ghana, Nigéria. Quand les prix s’envolent, la monnaie s’affaiblit, et les familles paient la casse.


Troisième choc : les réserves de change. Dans presque un tiers des pays, elles restent sous le seuil critique de trois mois d’importations, ce qui complique l’importation de médicaments, carburant, engrais et pièces détachées.
 

Le FMI souligne que la réduction de l’aide affecte disproportionnellement les pays fragiles et à faible revenu, risquant de bloquer l’accès à certains services essentiels. Dans ce groupe de pays fragiles (classification Banque mondiale pour l’exercice 2026), on retrouve notamment :
 

Angola, Cameroun, Congo (Rép. du), Gabon, Guinée équatoriale, Nigéria, Soudan du Sud, Tchad, Burkina Faso, Congo (Rép. dém. du), Érythrée, Ghana, Guinée, Libéria, Mali, Namibie, Niger, République centrafricaine, Sierra Leone, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe. Contexte politique notable : le 28 janvier 2024, Burkina Faso, Mali et Niger ont annoncé leur retrait de la CEDEAO, compliquant encore leur intégration économique.
 

L’Afrique subsaharienne restera sous surveillance en 2025–2026. Les signaux à suivre : l’ampleur réelle de la baisse de l’aide, la trajectoire de l’inflation dans Angola, Éthiopie, Ghana, Nigéria, la capacité des pays fragiles à maintenir leurs services essentiels. Le FMI prévient : la résilience ne doit pas être tenue pour acquise. Les prochains mois diront qui saura tenir… et à quel prix.


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Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.… En savoir plus sur cet auteur
Mardi 4 Novembre 2025
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