Maroc-Égypte : Quand le Libre-Échange tourne à l’affrontement commercial

Le Maroc Riposte : Taxes et Enquête Antidumping


Rédigé par Redaction le Jeudi 27 Février 2025

Un Jeu d’Influence : Libre-Échange ou Protectionnisme Déguisé ?
Une réunion d’urgence à Rabat pour sauver un accord de libre-échange en péril
Pourquoi les exportations marocaines vers l’Égypte sont-elles mises à rude épreuve ?
Taxes, enquêtes, tensions : le Maroc se défend face à l’invasion des produits égyptiens



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Un Accord de Libre-Échange sous Haute Tension

Les relations commerciales entre le Maroc et l’Égypte traversent une zone de turbulences. Alors que l’Accord d’Agadir, signé pour fluidifier les échanges entre plusieurs pays arabes, devrait garantir un commerce équitable, la réalité est bien différente. Des restrictions ont été imposées aux exportations marocaines vers l’Égypte, notamment dans le secteur automobile, tandis que les produits égyptiens continuent d’inonder le marché marocain. Une situation qui a conduit Rabat à réagir en instaurant des taxes et en lançant une enquête antidumping sur certains produits importés d’Égypte. Face à l’escalade des tensions, une réunion ministérielle est prévue à Rabat pour tenter de rééquilibrer les échanges et éviter une crise commerciale ouverte.

Loin d’être un simple différend technique, cette situation révèle un déséquilibre commercial de plus en plus criant. En 2024, les importations en provenance d’Égypte ont bondi à 804 millions de dirhams, tandis que les exportations marocaines vers Le Caire ont chuté drastiquement à seulement 50 millions de dirhams. Le fossé s’élargit, et la patience marocaine s’amenuise. Pour faire face, Rabat a imposé une taxe sur l’importation de tomates transformées en provenance d’Égypte et a ouvert une enquête antidumping sur les tapis et autres revêtements de sol industriels. Ces mesures visent à protéger les producteurs marocains contre des pratiques commerciales jugées déloyales.

Ce conflit commercial met en lumière une dynamique plus large : jusqu’où un pays doit-il accepter un libre-échange déséquilibré avant de riposter ? Alors que les voitures marocaines peinent à passer les barrières douanières égyptiennes, ces mêmes véhicules respectent pourtant les normes européennes et sont exportés sans problème vers des pays comme la France ou l’Espagne. Cela pose une question cruciale : ces blocages sont-ils réellement justifiés par des impératifs de conformité ou s’agit-il d’un protectionnisme déguisé ?

L’issue de la réunion ministérielle prévue à Rabat sera déterminante. Si un terrain d’entente est trouvé, l’accord de libre-échange pourrait être préservé et même renforcé. Mais si les tensions persistent, le Maroc pourrait bien revoir en profondeur sa stratégie commerciale avec l’Égypte, quitte à remettre en cause les fondements de l’Accord d’Agadir.

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Jeudi 27 Février 2025
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