Cette révélation a été faite lors de l’événement KNext Rabat 2025, tenu sous l’égide du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. Si le nombre total d’attaques n’a pas explosé par rapport à 2024, leur sophistication a, elle, nettement augmenté.
“Les menaces sont aujourd’hui plus réelles, plus ciblées et beaucoup plus difficiles à bloquer”, explique M. Naudin.
Les cybercriminels multiplient désormais les flux de diversion, testant plusieurs systèmes avant de concentrer leurs efforts sur les cibles jugées les plus “rentables” — comprendre : celles susceptibles de payer une rançon ou d’offrir un accès à des données stratégiques.
Les cyberattaques au Maroc touchent désormais tous les segments du numérique, sans distinction :
Administrations publiques, souvent visées pour leurs bases de données sensibles ;
Entreprises privées, dont certaines subissent des tentatives de ransomware ;
PME, de plus en plus vulnérables faute de moyens de cybersécurité adaptés.
La cybercriminalité devient ainsi un véritable modèle économique, où les hackers adaptent leurs attaques selon la capacité financière ou stratégique de leur cible.
Malgré la montée des menaces, le Maroc tire son épingle du jeu. Pascal Naudin estime que le Royaume “a atteint un niveau de sécurité équivalent à celui observé en Europe ou aux États-Unis”, grâce à la montée en puissance des infrastructures numériques et à la sensibilisation accrue des acteurs publics et privés.
Il souligne toutefois que d’autres pays africains restent à la traîne, faute d’outils de protection et de coordination régionale. Ces écarts créent des zones de vulnérabilité qui profitent aux réseaux de cybercriminels opérant à l’échelle du continent.
Face à cette menace globale, Kaspersky intensifie ses opérations sur le continent : Côte d’Ivoire, Cameroun, Nigeria, Kenya… autant de pays où l’entreprise déploie des programmes de formation et des technologies de détection de nouvelle génération. L’objectif est clair : renforcer la résilience numérique des infrastructures africaines et complexifier la tâche des attaquants, qui exploitent encore les failles des systèmes anciens ou non mis à jour.