Maroc-UE : quand la diplomatie devient une affaire de bon sens

Nizar Baraka secoue l’Europe : et si le Maroc était la clé ?


Rédigé par le Vendredi 2 Mai 2025

Le Maroc s’impose comme un acteur clé pour la sécurité, l’énergie et la paix en Europe. Un partenariat stratégique qui dépasse la simple courtoisie.



De l’énergie à la paix, en passant par la compétitivité : un partenaire plus qu’utile

Dans l’enceinte feutrée mais stratégique de l’assemblée du Parti Populaire Européen (PPE), une voix marocaine a résonné avec une clarté surprenante. Nizar Baraka, Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, n’a pas simplement défendu un partenariat : il a lancé un appel lucide, presque implacable. Celui de considérer le Maroc non comme un voisin poli, mais comme un pilier incontournable de la stabilité et de la prospérité euro-méditerranéenne.

Une déclaration de diplomate ? Peut-être. Mais derrière les formules convenues, l’argument est redoutablement concret : en matière de sécurité, d’énergie, de compétitivité ou de paix, le Royaume est déjà là, opérationnel, et prêt à faire plus. Le dire autrement ? Se passer du Maroc, aujourd’hui, relèverait presque de l’aveuglement stratégique.

​Sécurité : du Détroit de Gibraltar aux chancelleries européennes

On ne s’étendra pas sur les clichés. Le Maroc n’est pas qu’un rempart contre l’immigration clandestine ou un partenaire antiterroriste “par défaut”. Baraka rappelle que la coordination opérationnelle avec l’Espagne, saluée comme « sans précédent », a permis de réduire de manière spectaculaire les flux migratoires vers l’Europe. Ce n’est pas une promesse, c’est un résultat.

Dans un monde en quête de stabilité, ce genre de coopération se monnaie en confiance, en diplomatie, en investissement. Et cette confiance, le Maroc ne la réclame pas, il l’a déjà gagnée sur le terrain.

​Énergie : le Maroc, futur poumon vert de l’Europe ?

Oubliez un instant les forages pétroliers. Pensez plutôt soleil, vent, hydrogène vert. C’est dans cette transition énergétique que le Maroc trace discrètement un avenir commun avec l’Europe. Grâce à l’interconnexion électrique avec l’Espagne, le Royaume injecte déjà de l’énergie sur le réseau européen. Demain, ce seront des mégawatts d’hydrogène propre, soutenus par une logistique verte, des ports en mutation, et des infrastructures déjà en chantier.

Les entreprises européennes – françaises, espagnoles, allemandes – ne s’y trompent pas. Et que dire du projet titanesque de gazoduc Maroc-Nigeria ? Lancé par Sa Majesté Mohammed VI, ce serpent énergétique pourrait alimenter l’Europe tout en irriguant l’Afrique de l’Ouest d’opportunités. La carte géopolitique se redessine… au départ de Tanger.

Compétitivité : le Royaume, atelier du futur ?

Batteries, pièces aéronautiques, voitures, data… Le Maroc attire désormais bien plus que des touristes. Des industries lourdes s’y installent, dopées par l’abondance d’énergies propres, la stabilité institutionnelle, et surtout, un capital humain qualifié.

Pour les entreprises européennes, c’est un jackpot discret : proximité géographique, coût maîtrisé, empreinte carbone réduite, et un accès vers l’Afrique. Le tout sans les secousses de chaînes logistiques intercontinentales. Un choix stratégique, plus que sentimental.

​Le Sahara marocain, enfin vu comme levier de paix ?

Mais c’est sans doute sur le dossier du Sahara que Nizar Baraka a surpris son auditoire. Pas par la défense attendue de l’initiative marocaine d’autonomie – mais par le lien qu’il établit avec la stabilité euro-méditerranéenne. Vingt-deux États membres de l’Union européenne et les États-Unis la soutiennent déjà.

Ce conflit, qui traîne depuis plus de cinquante ans, n’est plus simplement une question territoriale. Il est devenu un test grandeur nature : l’Europe est-elle capable de soutenir une solution politique réaliste ? Peut-elle investir dans la paix plutôt que gérer l’instabilité ?

Le Maroc, un partenaire, pas un suppléant

Nizar Baraka ne l’a pas dit de manière frontale, mais le message était limpide : soutenir le Maroc n’est pas une faveur. C’est un calcul. Un bon calcul.

Et si le XXIe siècle méditerranéen ne se jouait plus à Bruxelles ou Paris, mais à Rabat ?

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Vendredi 2 Mai 2025
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