Maroc : la croissance ralentit à 4 % au troisième trimestre 2025


Rédigé par le Mercredi 31 Décembre 2025

Le tempo de l’économie marocaine marque un léger ralentissement. La croissance nationale s’est établie à 4 % au troisième trimestre 2025, contre 5 % à la même période en 2024, selon les derniers chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan. Une performance solide, mais en décélération, portée avant tout par la demande intérieure.



Un recul d’un point par rapport à 2024

D’après l’arrêté des comptes nationaux, l’économie marocaine continue de progresser, mais à un rythme plus modéré. La demande intérieure reste le principal moteur de la croissance, dans un contexte marqué par une inflation contenue et des besoins de financement plus élevés.
 

En comparaison avec 2024, le ralentissement est net. L’an dernier, la croissance atteignait 5 % au troisième trimestre. En 2025, elle perd un point, traduisant un essoufflement de plusieurs secteurs clés, notamment hors agriculture.

L’agriculture se redresse, le non-agricole freine


Bonne nouvelle côté agriculture. Les activités agricoles affichent une hausse de 4,4 %, après une forte baisse de 5,1 % un an plus tôt. Résultat : la valeur ajoutée du secteur primaire progresse de 2,6 % en volume, contre un recul de 4,2 % en 2024.
 

Mais ce rebond est partiellement neutralisé par la pêche, en forte baisse. L’activité halieutique chute de 24,4 %, après une hausse spectaculaire l’an dernier. Un contraste qui illustre la fragilité persistante de certains segments du secteur primaire. En revanche, le secteur non agricole ralentit nettement, avec une croissance ramenée à 3,8 %, contre 5,7 % au troisième trimestre 2024. C’est là que se situe le vrai signal d’alerte.

Industrie et services en perte de vitesse  

Dans le secteur secondaire, la valeur ajoutée ralentit fortement. Sa croissance passe de 6,9 % à 3,8 %. Les bâtiments et travaux publics progressent toujours, mais moins vite. Même tendance pour l’industrie d’extraction et les industries de transformation, en net recul de régime. Seule exception notable : l’électricité et l’eau, dont la croissance accélère à 5,9 %, confirmant la dynamique des investissements énergétiques.
 

Côté services, le ralentissement est généralisé. L’hébergement et la restauration chutent de 12,3 % à 7,4 %, le transport divise presque par deux son rythme de croissance, et le commerce marque le pas. Les services financiers, l’éducation, la santé et même les télécoms affichent tous une décélération. Quelques poches de résistance existent toutefois, notamment l’administration publique et les services immobiliers, qui montrent des signes d’amélioration.

Inflation maîtrisée, mais PIB en décélération  

Au final, le PIB en volume progresse de 4 %, confirmé après correction des variations saisonnières. En valeur, la hausse est de 5,7 %, contre 8,7 % un an plus tôt. Point positif : l’inflation ralentit nettement, passant de 3,7 % à 1,7 %. Un signal rassurant pour le pouvoir d’achat, mais qui reflète aussi un tassement de la demande globale.
 

Le Maroc continue de croître, mais moins vite. Le T3 2025 confirme un atterrissage en douceur plutôt qu’un décrochage, avec une agriculture en reprise et une inflation sous contrôle, mais un tissu productif non agricole en perte d’élan. La grande question reste désormais celle du dernier trimestre : simple pause conjoncturelle ou début d’un cycle plus lent ?





Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.… En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 31 Décembre 2025
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