Maroc : les prisons débordent, bientôt le bracelet électronique ?


Rédigé par La Rédaction le Lundi 24 Février 2025



Explosion des gardes à vue au Maroc : un défi pour la justice

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a révélé des chiffres préoccupants : en 2024, quelque 600.000 citoyens ont comparu devant les tribunaux marocains et 400.000 ont été placés en garde à vue. Cette augmentation de plus de 40% en quelques années soulève des interrogations sur l’évolution du système judiciaire et carcéral marocain.

La garde à vue, qui permet de priver temporairement un suspect de liberté avant son passage devant un juge, est censée être une mesure exceptionnelle. Pourtant, elle semble devenir une norme plutôt qu’une exception, ce qui pose des questions sur le respect des droits des prévenus. Abdellatif Ouahbi a d’ailleurs reconnu que ces droits sont encore insuffisamment garantis en phase initiale, alors qu’ils le sont davantage lors des étapes judiciaires suivantes.

Un autre chiffre interpelle : 32% de la population carcérale marocaine est composée de prévenus en détention provisoire, c’est-à-dire des personnes n’ayant pas encore été jugées. Cette situation contribue à l’engorgement des prisons et pose un problème en matière de droits de l’Homme. Pour y remédier, le gouvernement mise sur une réforme du Code de procédure pénale et envisage notamment le recours au bracelet électronique comme alternative à la détention préventive.

Cependant, des défis persistent : quelle sera l'efficacité de cette mesure ? Peut-elle réellement réduire le nombre d’incarcérations ? Si l’intention est louable, sa mise en œuvre nécessitera une logistique efficace et un cadre juridique strict pour éviter toute dérive.

 

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Lundi 24 Février 2025
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