Gouvernance financière et impact économique
Le Maroc rejoint l’Égypte comme seul pays africain au Comité directeur du MENA-ARIN, une plateforme clé pour la traçabilité et le recouvrement des flux financiers douteux dans la région MENA. Représenté par Mohamed Benalilou, président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), le Royaume dispose désormais d’un levier stratégique pour influencer les décisions financières régionales.
L’élection marocaine, lors du congrès constitutif de septembre 2025 à Djeddah, confère au Royaume une visibilité institutionnelle accrue et un rôle opérationnel central. À horizon 2028, le Maroc pourra présider le Réseau et accueillir son assemblée générale annuelle, positionnant le pays comme hub africain de la transparence financière et de la lutte anti-corruption.
La dimension économique de cette élection est concrète : elle permet d’améliorer la sécurisation des capitaux, de limiter les pertes liées à la fraude et au blanchiment d’argent, et de renforcer la confiance des investisseurs internationaux dans le climat des affaires marocain. Une gouvernance transparente attire, en effet, davantage d’investissements directs étrangers (IDE), essentiels à la croissance et à la diversification économique.
Intégration africaine et optimisation des flux financiers
Le Comité directeur de MENA-ARIN exerce trois fonctions stratégiques qui ont des retombées économiques directes :
Supervision et planification financière : élaboration du plan d’action annuel et suivi des flux financiers suspects, garantissant une meilleure allocation des ressources et une transparence accrue.
Gouvernance inclusive : régulation des membres et observateurs, favorisant l’adoption de bonnes pratiques financières dans l’ensemble de la région.
Renforcement des capacités opérationnelles : formation aux dernières technologies de recouvrement d’avoirs et adaptation des outils numériques pour identifier et geler rapidement les flux illicites.
Grâce à ce rôle, le Maroc agit comme interface entre l’Afrique et le Moyen-Orient, harmonisant les normes anti-corruption et facilitant la circulation légale des capitaux. Les institutions financières, banques et entreprises bénéficient d’un cadre plus sûr pour leurs transactions, réduisant les risques de pertes financières et d’exposition réglementaire.
Cette position stratégique permet aussi d’accélérer les échanges commerciaux et d’attirer des partenariats internationaux, en particulier avec les économies du Golfe et les acteurs mondiaux de la finance. Les actions concrètes de MENA-ARIN contribuent ainsi à créer un environnement économique plus sûr et prévisible, facteur clé de croissance durable.
Un tremplin pour la souveraineté économique
L’intégration du Maroc au Comité directeur de MENA-ARIN dépasse la simple reconnaissance diplomatique. Elle constitue un outil économique puissant pour sécuriser les flux financiers, promouvoir la transparence et renforcer la confiance des investisseurs. En consolidant sa place au cœur des initiatives régionales anti-corruption, le Royaume se positionne comme un acteur incontournable du développement économique nord-africain, capable de transformer la lutte contre les avoirs illicites en levier concret de croissance et de souveraineté financière.