A lire ou à écouter en podcast :
Plus de budget, plus de béton, plus de promesses
Ssi Aziz Akhannouch a dégainé les chiffres comme on sort une ordonnance : 65 % d’augmentation du budget santé en quatre ans, presque 33 milliards de dirhams pour 2025, des milliers de postes créés, des CHU en chantier partout… Sur le papier, c’est du jamais vu. Mais dans les couloirs des dispensaires, la réalité reste bien moins brillante. Les files d’attente persistent, les médecins manquent toujours et, dans certains villages, on attend encore qu’un centre de santé ouvre ses portes.
Oui, 949 centres de santé auraient été rénovés et cinq nouveaux CHU sont en construction. Mais à quoi servent des murs neufs si les soignants sont débordés ou absents ? Les habitants des petites villes et des campagnes le disent : on veut des médecins, pas juste des bâtiments. À Rabat, par exemple, la reconstruction de l’hôpital Ibn Sina fait rêver sur le papier, mais pour les familles qui patientent des heures aux urgences, la modernité se fait attendre.
Le gouvernement annonce la création de 23 000 nouveaux postes depuis 2021, et promet 90 000 professionnels de santé d’ici 2026. Formidable… si tous ces jeunes diplômés restent au Maroc. Car la fuite des blouses blanches vers l’Europe ou le privé continue. Les salaires ont été rehaussés, un nouveau système de primes a été mis en place, mais beaucoup de médecins restent sceptiques. “Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est aussi une question de conditions de travail et de respect”, souffle une interne.
Autre promesse phare : la baisse des prix sur plus de 4 500 médicaments génériques. C’est vrai, certains traitements coûtent désormais moins cher. Mais l’accès reste inégal, surtout dans les régions éloignées. Et puis, les ruptures de stock ne sont pas rares. Le projet de vaccins marocains, lui, fait figure de symbole d’une industrie qui veut se réveiller… mais dont les résultats restent à prouver dans la vie de tous les jours.
Le gouvernement mise gros sur la digitalisation : dossier médical partagé, facturation intégrée, big data pour la recherche… Sur le papier, c’est moderne. Mais pour beaucoup de patients, le vrai défi, c’est déjà de décrocher un rendez-vous ou de trouver un spécialiste. Entre la promesse d’un système 2.0 et la réalité de la paperasse, il y a encore un monde.
Au final, M. le Chef du Gouvernement aura surtout livré un grand oral pour rassurer et convaincre. Mais la confiance, elle, ne se décrète pas avec des milliards ni des graphiques. Les Marocains attendent des résultats concrets, dans leur quartier, à l’hôpital, chez le pharmacien. La santé, ce n’est pas qu’un objectif pour 2030 : c’est un besoin urgent, ici et maintenant. Alors, réforme historique ou simple lifting ? La réponse viendra du terrain… et pas des discours.
Oui, 949 centres de santé auraient été rénovés et cinq nouveaux CHU sont en construction. Mais à quoi servent des murs neufs si les soignants sont débordés ou absents ? Les habitants des petites villes et des campagnes le disent : on veut des médecins, pas juste des bâtiments. À Rabat, par exemple, la reconstruction de l’hôpital Ibn Sina fait rêver sur le papier, mais pour les familles qui patientent des heures aux urgences, la modernité se fait attendre.
Le gouvernement annonce la création de 23 000 nouveaux postes depuis 2021, et promet 90 000 professionnels de santé d’ici 2026. Formidable… si tous ces jeunes diplômés restent au Maroc. Car la fuite des blouses blanches vers l’Europe ou le privé continue. Les salaires ont été rehaussés, un nouveau système de primes a été mis en place, mais beaucoup de médecins restent sceptiques. “Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est aussi une question de conditions de travail et de respect”, souffle une interne.
Autre promesse phare : la baisse des prix sur plus de 4 500 médicaments génériques. C’est vrai, certains traitements coûtent désormais moins cher. Mais l’accès reste inégal, surtout dans les régions éloignées. Et puis, les ruptures de stock ne sont pas rares. Le projet de vaccins marocains, lui, fait figure de symbole d’une industrie qui veut se réveiller… mais dont les résultats restent à prouver dans la vie de tous les jours.
Le gouvernement mise gros sur la digitalisation : dossier médical partagé, facturation intégrée, big data pour la recherche… Sur le papier, c’est moderne. Mais pour beaucoup de patients, le vrai défi, c’est déjà de décrocher un rendez-vous ou de trouver un spécialiste. Entre la promesse d’un système 2.0 et la réalité de la paperasse, il y a encore un monde.
Au final, M. le Chef du Gouvernement aura surtout livré un grand oral pour rassurer et convaincre. Mais la confiance, elle, ne se décrète pas avec des milliards ni des graphiques. Les Marocains attendent des résultats concrets, dans leur quartier, à l’hôpital, chez le pharmacien. La santé, ce n’est pas qu’un objectif pour 2030 : c’est un besoin urgent, ici et maintenant. Alors, réforme historique ou simple lifting ? La réponse viendra du terrain… et pas des discours.