Une médecine traditionnelle toujours vivante et plébiscitée
Au Maroc, la médecine traditionnelle, avec ses herboristeries, remèdes naturels, et savoirs populaires transmis de génération en génération, demeure largement utilisée. Selon plusieurs enquêtes, une large partie de la population, surtout dans les zones rurales, fait appel aux praticiens traditionnels, ou « tabibates », pour soigner divers maux, qu’il s’agisse de douleurs, troubles digestifs ou maladies chroniques.
Ce recours à la médecine traditionnelle s’explique autant par un attachement culturel que par l’inaccessibilité ou le coût élevé des soins modernes. Cependant, ce secteur souffre souvent d’un manque de reconnaissance officielle, de contrôle qualité, et de traçabilité des traitements.
L’intelligence artificielle au service des savoirs ancestraux
C’est ici que l’intelligence artificielle entre en scène. Plusieurs startups et centres de recherche au Maroc développent aujourd’hui des outils d’IA capables de cataloguer, analyser et optimiser les connaissances issues de la médecine traditionnelle. Par exemple, des applications mobiles intégrant des bases de données sur les plantes médicinales, leurs usages et interactions possibles avec les traitements modernes, sont déjà en phase de test.
Ces technologies permettent d’identifier rapidement les remèdes naturels adaptés à un symptôme donné, de détecter d’éventuelles contre-indications et même d’alerter en cas de risques sanitaires. Elles facilitent aussi la formation des praticiens traditionnels en leur fournissant des informations scientifiques et mises à jour, tout en valorisant leurs savoir-faire.
Améliorer l’accès aux soins grâce à la complémentarité
L’intégration de la médecine traditionnelle et de l’IA peut donc améliorer l’accès aux soins dans plusieurs dimensions :
Accessibilité géographique : via des applications mobiles, les habitants des zones rurales peuvent bénéficier de conseils médicaux basés sur des traditions locales validées par l’IA.
Réduction des délais : l’IA permet un diagnostic préliminaire plus rapide et oriente vers les soins appropriés, qu’ils soient traditionnels ou modernes.
Personnalisation : grâce à l’analyse des données personnelles et des habitudes de santé, l’IA aide à proposer des traitements adaptés aux besoins individuels, en combinant savoirs ancestraux et médecine contemporaine.
Sécurité : la surveillance automatisée des interactions médicamenteuses réduit les risques liés à l’automédication.
Vers une reconnaissance institutionnelle
Un modèle marocain exportable ?
Le Maroc pourrait ainsi devenir un exemple dans le monde arabe et africain d’une médecine hybride où tradition et innovation cohabitent pour relever les défis sanitaires. Cette approche participative, intégrant la sagesse populaire et les technologies modernes, ouvre la voie à un système de santé plus inclusif, efficace et adapté aux réalités locales.
La médecine traditionnelle et l’intelligence artificielle, loin d’être opposées, se complètent aujourd’hui au Maroc pour offrir des solutions innovantes face aux enjeux d’accès aux soins. Ce partenariat entre passé et futur promet de transformer la santé publique en rapprochant la médecine des populations les plus vulnérables.