Molière




Par Kaïsse Ben Yahia

Le devoir de la comédie

Est de corriger les hommes

Son destin était dit

Sur les lignes de sa paume 

Corneille l’aurait prédit

À Rouen, son royaume

Où Poquelin, Molière dit

Attendait le « jeu de paume »

Le sort nullement maudit

D’un legs faisait son home

Libre, bonjour la comédie

Le bourgeois gentilhomme.

Les amis du théâtre, Béjart

Sillonnent alors la province

Perdus, ils se désemparent

Alors vint Conti le prince

Épris du verbe et des arts

De la troupe il se pince

L’étourdi, en habit de César 

Molière rayonne et décoince

Le jeu déborde des remparts 

Fait écho chez les coprinces.

Jusqu’à Philippe d’Orléans

Monsieur lui donne protection 

Scaramouche, rôle tenant

Molière parfait sa mission

Précieuses ridicules, suivant 

Les planches se font passion

Du drame alors apprenant

Tartuffe planait à l’horizon 

Comique, il l’était naissant

Il le sût, en fît acclamation

S’ensuit l’école des femmes

Consacrant le grand auteur 

Les jaloux alors s’enflamment 

Décriant le ton moqueur

Le comique n’en fit drame

Le festin de pierre à l’honneur

Le Misanthrope couronne alors

Mêlant les sens et métaphores

Les trois coups résonnent encore

Pour ouvrir ce rideau en or

Sur un verbe de son nom fort

Molière, le français, n’est pas mort.

Rédigé par Kaisse Ben Yahia
 


Vendredi 20 Mai 2022

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